Confraternité de prières : Différence entre versions

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Associations de clercs, réguliers et séculiers, liés par une union de prières, matérialisées par des registres relevant leurs noms, évoqués par-delà leurs décès, en particulier le jour des morts.
 
Associations de clercs, réguliers et séculiers, liés par une union de prières, matérialisées par des registres relevant leurs noms, évoqués par-delà leurs décès, en particulier le jour des morts.
 
 
 
  
 
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L’exploitation systématique de ces « livres de confraternité » (''Verbrüderungsbücher''), développée surtout par l’historiographie allemande, contribue à mettre un nom personnel sur des visages souvent anonymes de la société médiévale qui ignorait l’état-civil.
 
L’exploitation systématique de ces « livres de confraternité » (''Verbrüderungsbücher''), développée surtout par l’historiographie allemande, contribue à mettre un nom personnel sur des visages souvent anonymes de la société médiévale qui ignorait l’état-civil.
  
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<u>Nécrologes ou obituaires d’Alsace</u>
 
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A l’image des confraternités établies de vieille date entre des abbayes ou des couvents «&nbsp;pour profiter réciproquement des oeuvres pies et des multiples prières&nbsp;», des associations de prières similaires ont été érigées par des membres du clergé séculier, comme la Fraternité sacerdotale (''Triginta duorum presbiterorum''), érigée avant 1365 en l’église Saint-André de Strasbourg, la Communauté de chapelains de l’église Saint-Martin, celle des chapelains de Saint-Georges à Sélestat. De même, la confrérie des aveugles et des estropiés, fondée en 1411 dans l’église Saint-André à Strasbourg, portait le titre latin de «&nbsp;''fraternitas claudorum''&nbsp;» (AMS CH 304/6267).
 
A l’image des confraternités établies de vieille date entre des abbayes ou des couvents «&nbsp;pour profiter réciproquement des oeuvres pies et des multiples prières&nbsp;», des associations de prières similaires ont été érigées par des membres du clergé séculier, comme la Fraternité sacerdotale (''Triginta duorum presbiterorum''), érigée avant 1365 en l’église Saint-André de Strasbourg, la Communauté de chapelains de l’église Saint-Martin, celle des chapelains de Saint-Georges à Sélestat. De même, la confrérie des aveugles et des estropiés, fondée en 1411 dans l’église Saint-André à Strasbourg, portait le titre latin de «&nbsp;''fraternitas claudorum''&nbsp;» (AMS CH 304/6267).
  
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RAPP (Francis),''Réformes et Réformation à Strasbourg. Eglise et société dans le diocèse de Strasbourg (1450-1525)'', Paris, 1974, p. 88
 
RAPP (Francis),''Réformes et Réformation à Strasbourg. Eglise et société dans le diocèse de Strasbourg (1450-1525)'', Paris, 1974, p. 88
 
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== Notices connexes ==
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[[Abbaye|Abbaye]]
 
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Version du 8 octobre 2020 à 10:36

confraternitas, memoria vivorum et defunctorum, Gebetsverbrüderung

Associations de clercs, réguliers et séculiers, liés par une union de prières, matérialisées par des registres relevant leurs noms, évoqués par-delà leurs décès, en particulier le jour des morts.

1. Associations de chanoines et de moines

Issues du synode d’Attigny-sur-l’Aisne, tenu vers 762, les confraternités de prières forment de vastes réseaux entre les communautés monastiques et canoniales. Sans avoir la proximité associative des confréries médiévales, ni le caractère juridique des congrégations modernes, ces associations spirituelles n’en forment pas moins un tissu relationnel très dense entre les divers établissements religieux. Par l’inscription des protecteurs, des bienfaiteurs et des donateurs laïcs, ces listes montrent aussi l’insertion des fraternités religieuses, en retrait du monde, avec la société ambiante. Ces unions de prières pour les défunts sont nées du sentiment primitif de la communauté de destin de tous les hommes au-delà de la vie terrestre et de la foi chrétienne en la communion des croyants au-delà de la séparation de la mort. L’ancienne liturgie chrétienne emprunta à l’usage profane les diptyques et fit placer sur l’autel des tablettes, sur lesquelles étaient inscrits les noms des vivants et des défunts, dont on faisait mémoire à la messe. Odilon, abbé de Cluny (994-1049), fixa au 2 novembre, lendemain de la fête de tous les saints, le jour de la commémoration de tous les fidèles défunts, et donna par là une nouvelle impulsion à la mémoire priante collective des proches, par le sang ou par la foi, arrachés par la mort.

Concrètement, ce service des faire-part fonctionnait avec les moyens de l’époque. Un porteur de rouleaux des défunts chevauchait de monastère à monastère, apportait une liste des défunts de sa communauté d’origine, collectait de semblables répertoires des monastères visités, pour les diffuser plus loin. Le hasard nous a conservé l’itinéraire et les annonces mortuaires d’un colporteur d’annonces funéraires, parti de l’abbaye d’Admont (Styrie, Autriche), pour traverser l’Alsace, l’Ortenau et le Brisgau entre la mi-août et la fin octobre 1485.

De retour à leur monastère, ces collecteurs itinérants firent inscrire sur le registre prévu à cet effet les noms, les fonctions et les caractéristiques personnelles des défunts. Les inscriptions pouvaient se faire sur des listes, groupées par monastères de profession (où les défunts avaient prononcé leurs voeux), ou sur le martyrologe ou le calendrier à la date à laquelle on faisait mémoire du défunt, qui correspondait en général au jour de son décès. Dans le premier cas, l’on parle plutôt de nécrologes, c’est-à-dire de listes de défunts, dans le second plutôt d’obituaires, c’est-à-dire de dates de décès, sans que ces désignations ne soient absolument figées. A partir du Xe siècle, l’inscription par date de décès se développa progressivement au détriment de l’enregistrement par monastères de profession.

L’exploitation systématique de ces « livres de confraternité » (Verbrüderungsbücher), développée surtout par l’historiographie allemande, contribue à mettre un nom personnel sur des visages souvent anonymes de la société médiévale qui ignorait l’état-civil.

Sources - Bibliographie

Nécrologes ou obituaires d’Alsace

WITTMER (Charles), « Liste des obituaires alsaciens »,Bulletin philologique et historique, 1951-1952, p. 1-10.

LEMAITRE (Jean-Loup), Répertoire des documents nécrologiques français, 2 vol., Paris, 1980, t. 2, n° 2118-2187 (ancien diocèse de Strasbourg et abbaye de Wissembourg), n° 2285-2329 (partie alsacienne de l’ancien diocèse de Bâle).

WEIS (Béatrice), « Die Nekrologien von Schwarzenthann und Marbach im Elsass », ZGO, 128, NF 89, 1980, p. 51-68.

WEIS (Béatrice),Le codex Guta-Sintram. Manuscrit 37 de la Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg, 2 vol., Lucerne-Strasbourg, 1983.

BORNERT (René), Les monastères d’Alsace, t. 1, Strasbourg, 2009, p. 106-118, et article « Nécrologe » dans la bibliographie des différents monastères.

WICHNER (Jakob), Eine Admonter Todtenrodel des XV. Jh., in Studien und Mitteilungen zur Geschichte des Benediktinerordens, 5, 1885, t. 2, p. 54-56, 312-325.

Nécrologe ou obituaires d’ailleurs avec des inscriptions alsaciennes

Nécrologe de Saint-Gall, P. PIPER (éd.), in MGH.MN, 1884, p. 1-144.

GEUENICH (Dieter), Die Elsassbeziehungen in den St. Galler Verbrüderungsbüchern, in Codices Sangallenses, Festschrift für Johannes Duft zum 80. Geburtstag. Hg. v. Ochsenbein Peter und Ziegler Ernst, Sigmaringen, 1995, p. 105-116. Commencé vers 813/814. Liste de Saint-Étienne de Strasbourg, Murbach, Wissembourg, plusieurs localités alsaciennes, siège de confréries de saint Gall.

Das Verbrüderungsbuch der Abtei Reichenau. Hg. von Autenrieth Johannes, Geuenich Dieter, Schmid Karl, MGH, Libri memoriales et necrologia. Nova series I, 1979. Commencé vers 826. Listes nécrologiques des abbayes de Murbach, Wissembourg, Munster au Val Saint-Grégoire, Niederhaslach, Surbourg, Ebersmunster, Neuwiller, Marmoutier, de Saint-Étienne à Strasbourg, ainsi que du chapitre cathédral de cette ville.

Liber memorialis de Remiremont. Ed. Hlawitschka Eduard, Schmid Karl, Tellenbach Gerd. Dublin-Zurich, MGH. Libri memoriales et necrologia. Commencé vers 820. Listes des moines de Munster au Val Saint-Grégoire et de Murbach. Bienfaiteurs dans plusieurs localités d’Alsace.

PARISSE (Michel), Nécrologe de Gorze, Nancy, 1971. Gorze a fourni trois abbés à Marmoutier, deux à Neuwiller, ainsi que Bruno à la collégiale Sainte-Marie de Murbach.

Das Martyrolog-Necrolog von Sankt Emmeram zu Regensburg, 1986, MGH, Libri memoriales et necrologia. Mentionne un abbé de Seltz et un autre de Wissembourg du XIe siècle.

Méthodologie pour l’étude des nécrologes ou des obituaires

SCHMID (Karl), WOLLASCH (Joachim), Societas et Fraternitas. Begründung eines kommentierten Quellenwerkes zur Erforschung der Personen und Personengruppen des Mittelalters, in Frühmittelalterliche Studien, 9, 1975, p. 1-48.

WOLLASCH (Joachim), Synopse der Cluniacensischen Necrologiern, 2 vol., Munich, 1982.

SCHMID (Karl), WOLLASCH (Joachim), Memoria. Der geschichtliche Zeugniswert des liturgischen Gedenkens im Mittealter, Munich, 1984.

René Bornert

2. Confraternités locales

Une confraternité peut également réunir des clercs séculiers, voire des laïcs. Elle prend plus volontiers l’appelation de « Fraternité », fraternitas, Verbrüderung (ou Gebetsverbrüderung).

A l’image des confraternités établies de vieille date entre des abbayes ou des couvents « pour profiter réciproquement des oeuvres pies et des multiples prières », des associations de prières similaires ont été érigées par des membres du clergé séculier, comme la Fraternité sacerdotale (Triginta duorum presbiterorum), érigée avant 1365 en l’église Saint-André de Strasbourg, la Communauté de chapelains de l’église Saint-Martin, celle des chapelains de Saint-Georges à Sélestat. De même, la confrérie des aveugles et des estropiés, fondée en 1411 dans l’église Saint-André à Strasbourg, portait le titre latin de « fraternitas claudorum » (AMS CH 304/6267).

Bibliographie

RAPP (Francis),Réformes et Réformation à Strasbourg. Eglise et société dans le diocèse de Strasbourg (1450-1525), Paris, 1974, p. 88

Louis Schlaefli

Notices connexes

Abbaye

Chapitre

Confrérie

Congrégation

Couvent

Fraternité

Monastère