Confession de foi

De DHIALSACE
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Glaubensbekenntnis

Depuis toujours, les chrétiens individuels, mais aussi les Eglises chrétiennes comme telles, ont confessé leur foi, soit dans le cadre de la vie sociale, soit pour se délimiter par rapport aux hérésies, soit dans le culte sous forme de louange, comme réponse à la grâce reçue. C’est ainsi que sont nés, dans les premiers siècles, le Symbole des apôtres, celui de Nicée, Constantinople et le Symbole dit d’Athanase. Ils furent repris par les Eglises protestantes qui se sont constituées au XVIe siècle. Au cours de ce siècle, les confessions de foi se sont multipliées pour exprimer la foi des communautés qui n’étaient plus en communion avec l’Eglise romaine. Au plan interne, la confession de foi, norme seconde par rapport à la norme première qu’était l’Ecriture sainte, avait autorité comme interprète de celle-ci, pour déterminer l’enseignement et la prédication des ministres. Elle s’imposait aussi aux fidèles, à travers le catéchisme, et devait assurer l’unité de la communauté. Vers l’extérieur, elle exprimait l’identité d’une Eglise. Le cas échéant, c’était aussi la base pour une reconnaissance de l’Eglise par les autorités civiles.

L’Eglise romaine a redéfini sa foi à travers les textes du concile de Trente. Dans l’espace protestant, certaines confessions de foi n’ont eu qu’une signification éphémère ou seulement locale, comme par exemple la Brève et claire confession de foi déclarée en l’Eglise Française, publiée par Jean Garnier en 1549 ; d’autres comme la Confession d’Augsbourg ou les deux catéchismes de Luther ont marqué de manière durable l’enseignement dans les Eglises luthériennes et leur légitimité dans l’espace public. Dans l’espace réformé, les confessions furent d’emblée plutôt régionales ou nationales, mais certaines, comme le Catéchisme de Heidelberg et la Confession Helvétique Postérieure, ont eu une portée plus large.

Avec ceux de trois autres villes, les représentants de Strasbourg à Augsbourg, en 1530, exprimèrent la foi de la ville par la Confession dite Tétrapolitaine, proche, à part l’article sur la cène, de la Confession d’Augsbourg. Dès 1532, puis en 1561, ils reconnurent aussi cette dernière. A côté de la Tétrapolitaine, le premier synode élabora en 1533 un texte de seize articles, une confession de foi adoptée par les autorités en 1534 et encore reprise en 1539. Dans la seconde moitié du siècle, ces deux textes allaient passer à l’arrière-plan. En 1563, le Sénat décide qu’on ne devait plus faire mention de la Tétrapolitaine. A la Confession d’Augsbourg, à son Apologie et aux deux catéchismes de Luther s’ajoutèrent dans l’espace luthérien les Articles de Smalkalde, le Traité du pouvoir et de l’autorité du pape, et la Formule de Concorde. Cette dernière fut adoptée par les prédicateurs strasbourgeois en 1577. L’ensemble des confessions de foi luthériennes réunies dans le Livre de Concorde (1580), reconnu par l’Ordonnance ecclésiastique de 1598 et adopté par le Sénat, constituera dès lors la base doctrinale de l’Eglise de Strasbourg, et les pasteurs étaient tenus d’y souscrire. La grande majorité des territoires acquis en Alsace à la Réforme protestante y souscrivirent à leur tour, comme par exemple le Hanau-Lichtenberg.

Dans l’espace réformé (Mulhouse, Sainte-Marie-aux-Mines, Bischwiller, prévôté de Cleebourg), l’autorité était partagée entre les confessions de foi (en particulier le Catéchisme de Heidelberg et la Confession Helvétique Postérieure) et les Ordonnances ecclésiastiques qui concernaient le culte et la vie de l’Eglise. Les anabaptistes, appelés par la suite « mennonites », exprimaient leur foi dans la Confession de Schleitheim (1526) et celle de Dordrecht (1632).

De manière générale, les Eglises entrent, au XVIe siècle, dans l’ère de la confessionalisation. L’autorité des textes confessionnels s’atténuera au XVIIIe siècle, sous l’influence des Lumières, la critique rationaliste des doctrines chrétiennes et l’affirmation du libre examen pour les pasteurs. Quand les Eglises protestantes sont réorganisées par les Articles Organiques de 1802, la Confession d’Augsbourg apparaît comme titre donné à l’Eglise luthérienne, mais rien n’est dit sur son autorité dans la vie de cette Eglise. Pour ce qui est des Eglises réformées, il n’est fait nulle mention d’une confession de foi.

 

Bibliographie

ADAM (Johannes), Evangelische Kirchengeschichte der Stadt Strassburg bis zur Französischen Revolution, Strasbourg, 1922.

ADAM (Johannes), Evangelische Kirchengeschichte der elsässischen Territorien bis zur Französischen Revolution, Strasbourg, 1928.

WIDMER (Pierre), YODER (John), Principes et Doctrines Mennonites, Montbéliard, Bruxelles, 1955.

BIRMELE (André), LIENHARD (Marc), La Foi des églises luthériennes. Confessions et Catéchismes, Paris, Genève, 1991, 2003.

 

Notices connexes

Anabaptistes

Articles organiques des cultes protestants

Augsbourg (Confession d’-)

Calviniste

Luthérien

Marc Lienhard