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Le colportage est le commerce pratiqué par de petits commerçants ambulants ou colporteurs (''Landkrämer'', ''Landfierer'', 1565), qui sillonnaient les campagnes et fréquentaient les marchés. Bien qu’il soit attesté surtout à partir du XVI<sup>e</sup> siècle, il était certainement déjà usité au Moyen Age par des courtiers envoyés par les marchands citadins. Les colporteurs vendaient de nombreux petits articles, non produits par les artisans des villages. Ils diffusaient en particulier de la littérature populaire, des almanachs ainsi que des images, et étaient ainsi des agents de diffusion culturelle. Ces imprimés devaient comporter un timbre de colportage. Ils les rangeaient dans une grande boîte qu’ils transportaient généralement sur le dos, d’où la nécessité pour eux de disposer d’un lieu d’entrepôt.
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Le colportage est le commerce pratiqué par de petits commerçants ambulants ou colporteurs (''Landkrämer'', ''Landfierer'', 1565), qui sillonnaient les campagnes et fréquentaient les marchés. Bien qu’il soit attesté surtout à partir du XVI<sup>e</sup> siècle, il était certainement déjà usité au Moyen Âge par des courtiers envoyés par les marchands citadins. Les colporteurs vendaient de nombreux petits articles, non produits par les artisans des villages. Ils diffusaient en particulier de la littérature populaire, des almanachs ainsi que des images, et étaient ainsi des agents de diffusion culturelle. Ces imprimés devaient comporter un timbre de colportage. Ils les rangeaient dans une grande boîte qu’ils transportaient généralement sur le dos, d’où la nécessité pour eux de disposer d’un lieu d’entrepôt.
  
 
A partir de la fin du XVI<sup>e</sup> et surtout au cours du XVII<sup>e</sup> siècle, ce genre de commerce est devenu la spécialité d’émigrants savoyards (''Saphoier''), d’abord saisonniers en hiver, puis à l’année et pour finir sédentaires. Le duc de Savoie ayant pris parti dans la guerre de succession d’Espagne contre Louis XIV, le roi ordonna en 1703 leur arrestation et la confiscation de leurs marchandises. Cette mesure n’eut pas un effet durable et le Savoyard reprit ses pratiques, souvent au grand dam des marchands autochtones, qu’il supplantait en particulier auprès des armées royales.
 
A partir de la fin du XVI<sup>e</sup> et surtout au cours du XVII<sup>e</sup> siècle, ce genre de commerce est devenu la spécialité d’émigrants savoyards (''Saphoier''), d’abord saisonniers en hiver, puis à l’année et pour finir sédentaires. Le duc de Savoie ayant pris parti dans la guerre de succession d’Espagne contre Louis XIV, le roi ordonna en 1703 leur arrestation et la confiscation de leurs marchandises. Cette mesure n’eut pas un effet durable et le Savoyard reprit ses pratiques, souvent au grand dam des marchands autochtones, qu’il supplantait en particulier auprès des armées royales.
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MAHAUT de SALVATORE (Justine), «&nbsp;Les colporteurs de Nancy-sur-Cluses&nbsp;», ''Nature et patrimoine en pays de Savoie'', Sallanches, t. 30, 2010, p. 9-16.
 
MAHAUT de SALVATORE (Justine), «&nbsp;Les colporteurs de Nancy-sur-Cluses&nbsp;», ''Nature et patrimoine en pays de Savoie'', Sallanches, t. 30, 2010, p. 9-16.
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Version actuelle datée du 8 juin 2021 à 20:51

Le colportage est le commerce pratiqué par de petits commerçants ambulants ou colporteurs (Landkrämer, Landfierer, 1565), qui sillonnaient les campagnes et fréquentaient les marchés. Bien qu’il soit attesté surtout à partir du XVIe siècle, il était certainement déjà usité au Moyen Âge par des courtiers envoyés par les marchands citadins. Les colporteurs vendaient de nombreux petits articles, non produits par les artisans des villages. Ils diffusaient en particulier de la littérature populaire, des almanachs ainsi que des images, et étaient ainsi des agents de diffusion culturelle. Ces imprimés devaient comporter un timbre de colportage. Ils les rangeaient dans une grande boîte qu’ils transportaient généralement sur le dos, d’où la nécessité pour eux de disposer d’un lieu d’entrepôt.

A partir de la fin du XVIe et surtout au cours du XVIIe siècle, ce genre de commerce est devenu la spécialité d’émigrants savoyards (Saphoier), d’abord saisonniers en hiver, puis à l’année et pour finir sédentaires. Le duc de Savoie ayant pris parti dans la guerre de succession d’Espagne contre Louis XIV, le roi ordonna en 1703 leur arrestation et la confiscation de leurs marchandises. Cette mesure n’eut pas un effet durable et le Savoyard reprit ses pratiques, souvent au grand dam des marchands autochtones, qu’il supplantait en particulier auprès des armées royales.

Une autre catégorie de colporteurs est représentée par des commerçants juifs. Les ordonnances des intendants d’Alsace La Grange, du 1er juillet 1686, La Fond (1698) et La Houssaye, du 18 juin 1700, leur ont interdit de « tenir boutiques ouvertes, si ce n’est dans les foires et marchés » (Hoffmann). Les colporteurs juifs se maintinrent jusqu’au XIXe siècle. Le développement des moyens de transport sur route et sur rail rendit dès lors peu à peu inutile le rôle des colporteurs comme intermédiaires entre villes et campagnes.

Bibliographie

HOFFMANN (Charles), L’Alsace au XVIIIe siècle, 1906, t. 4, p. 364 et note 3.

GUICHONNET (Pierre), « L’émigration alpine vers les pays de langue allemande »,Revue de géographie alpine, t. 36 (4), 1948, p. 533-576, avec bibliographie.

LIVET (Georges), « Une page d’histoire sociale : les Savoyards à Strasbourg au XVIIIe siècle », Cahiers d’histoire, IV, 2, 1959, p. 131-145.

Encyclopédie de l’Alsace, t. 4, 1983, p. 1974.

HEITZ (Georges), MAISTRE (Gilbert), « Les Savoyards de Brisach aux XVIIe et XVIIIe siècles », Actes du 30e congrès des Sociétés savantes de Savoie, 1985, p. 111-126.

LERCH (Dominique), « Du colportage à l’errance. Réflexions sur le colportage en Alsace au XIXe siècle », RA, 1987, p. 163-189.

HEITZ (Georges), MAISTRE (Gilbert et Chantal), Colporteurs et marchands savoyards dans l’Europe des XVIIe et XVIIIe siècles, Annecy, 2000.

MAHAUT de SALVATORE (Justine), « Les colporteurs de Nancy-sur-Cluses », Nature et patrimoine en pays de Savoie, Sallanches, t. 30, 2010, p. 9-16.

 

Notices connexes

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