Colmar (chapitre Saint-Martin) : Différence entre versions

De DHIALSACE
Aller à : navigation, rechercher
m (correction du style)
 
Ligne 18 : Ligne 18 :
 
BRAEUNER (Gabriel), LICHTLE (Francis), Dictionnaire historique de Colmar, Colmar, 2006.
 
BRAEUNER (Gabriel), LICHTLE (Francis), Dictionnaire historique de Colmar, Colmar, 2006.
 
<p class="mw-parser-output" style="text-align: right">'''Francis Lichtlé'''</p>   
 
<p class="mw-parser-output" style="text-align: right">'''Francis Lichtlé'''</p>   
[[Category:C]]
+
&nbsp;
 +
 
 +
[[Category:C]][[Category:Eglises et cultes]][[Category:Villes et institutions urbaines]]

Version actuelle datée du 8 juin 2021 à 17:02

Au XIIe siècle, Colmar a deux paroisses, l’église Saint-Pierre, dépendance de l’abbaye suisse de Payerne, et l’église Saint-Martin, desservie par les moines de l’abbaye de Munster. Le 9 juin 1234, Grégoire IX transforme le prieuré bénédictin Saint-Martin en collégiale. En 1237, avec l’assentiment de son chapitre et de l’abbaye de Munster, le prince évêque de Bâle établit les statuts d’un collège de chanoines. Ce n’est qu’en 1261 que les deux parties s’entendent à l’amiable pour fixer à 16 le nombre de chanoines. Mais le chiffre est élevé pour une collégiale alors en construction, dont les revenus s’avèrent insuffisants pour l’entretien correct des religieux. Avec l’accord du concile de Bâle, leur nombre est réduit une première fois à 12 en 1440. Quatre ans plus tard, ils ne sont plus que 4 chanoines investis et 4 aspirants. L’introduction de la Réforme, puis les effets de la guerre de Trente Ans n’améliorent pas leur situation et amènent la collégiale au bord de la ruine. Au XVIIe et au début du XVIIIe siècle, ils ne sont plus que 3 ou 4. Tout au long de son histoire, le chapitre a connu des problèmes économiques. Il a tenté, en vain, au milieu du XVIIIe siècle, de fusionner avec le chapitre de Marbach. Ce n’est que le 11 décembre 1756 que l’évêque de Bâle fixe le nombre de canonicats à six, chiffre qui subsista jusqu’en 1790, date de la suppression du chapitre.

Si les statuts ordonnent originellement aux chanoines de réciter en commun les heures canoniales ou le bréviaire, ils enjoignent également de mener une vie commune. Ce n’est pas le cas à Colmar où les chanoines vivent séparément dans des logements à proximité de la collégiale Saint-Martin. Le prévôt, le doyen, le chantre et l’écolâtre sont les personnes clés du chapitre. Le premier préside et administre le chapitre. Le second assume souvent les fonctions de curé de la paroisse. Le troisième dirige le chant choral, tandis que le quatrième est chargé de la direction de l’école. Les chanoines tirent une partie de leurs ressources de l’office divin célébré devant les trente autels répartis dans la collégiale.

L’école dont les chanoines ont la charge n’a pas toujours laissé un souvenir positif. L’humaniste Mathias Ringmann y fait un court passage comme directeur au début du XVIe siècle avant de démissionner. Il assimile l’école « à un local vide » et qualifia le sol de « stérile ». Malgré quelques personnalités comme l’humaniste Sébastien Murrho, le chapitre de Colmar manque d’envergure. Dans le conflit récurrent entre clergé et Magistrat, avant et après la Réforme, portant sur la nomination et le contrôle des clercs, l’administration de leurs biens et leur imposition, la voix du chapitre reste discrète. Il cède souvent le terrain aux Augustins et aux Dominicains bien plus incisifs. Quand Colmar devient ville royale et que le catholicisme reprend ses droits, les jésuites sont bien plus efficaces que les chanoines qui « se contentèrent de durer, naviguant le plus souvent entre les écueils ».

 

Bibliographie

GOEHLINGER (François Auguste), Histoire du chapitre Saint-Martin de Colmar, Colmar, 1951.

GOEHLINGER (François Auguste), « Le chapitre Saint-Martin de l’église de Colmar au 18e s. »,Annuaire de la Société historique et littéraire de Colmar, volume 2, 1951-1952.

KAMMERER (Odile), « Saint-Dominique entre au chapitre de Colmar », Retour aux sources, textes, études et documents d’histoire médiévale offerts à Michel Parisse, Paris, 2004, p. 645-652.

BRAEUNER (Gabriel), LICHTLE (Francis), Dictionnaire historique de Colmar, Colmar, 2006.

Francis Lichtlé