Clarisses

De DHIALSACE
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Klarissen

Religieuses appartenant à l’ordre de Saint-François.

Conquise par l’idéal de pauvreté prêché par saint François d’Assise, Claire d’Assise fait profession devant lui en 1212 avant de fonder l’ordre des Pauvres Dames sur le modèle de l’ordre des frères mineurs ou franciscains et de s’installer au couvent de Saint-Damien d’Assise. Elle rédige la règle : moniales cloîtrées contemplatives, bannissant toute propriété individuelle ou collective. Les supérieures portent le titre d’abbesse. En Alsace, quatre couvents de clarisses apparaissent dans la seconde moitié du XIIIe siècle : à Strasbourg (deux couvents), Mulhouse et Alspach. Le premier couvent de clarisses à Strasbourg, au Marché-aux-Chevaux, à l’intérieur de l’enceinte, est fondé vers 1260. Il est nommé, dans un titre de 1314 du livre salique de Saint-Thomas, monasterium S.Clarae infra muros. Au XIVe siècle, on y compte une trentaine de religieuses originaires du patriciat urbain. Après la guerre des Paysans, les moniales doivent quitter leur couvent. La ville en accorde les revenus à l’hôpital bourgeois en 1529 et en fait l’arsenal en 1545. Le deuxième couvent de Strasbourg, nommé S.Claren uff dem Woerdt, auf dem Wörd, S.Clara in Undis, S.Clara in insula, Monasterium S.Clarae in Werda extra muros argentinenses, est fondé par une communauté précédemment implantée à Haguenau en 1299. Un nouveau couvent et une plus grande église sont achevés en 1376. Le 14 mars 1525, l’abbesse donne les clés du couvent au Magistrat qui le fait démolir dès le mois de mai, construisant à sa place un bastion (bollwerk) pour la défense de la ville. Fondé vers 1283, le couvent des clarisses de Mulhouse est dévoré par un incendie en 1465. Les religieuses ne peuvent réparer le désastre. Le couvent est vendu à l’encan en 1525. Des quatre couvents de clarisses, seul Alspach, près de Kaysersberg, fondé en 1283, survit à la Réforme et se maintient jusqu’à la Révolution. Un important manuscrit (AHR, 1H33) fournit de précieux renseignements biographiques sur les moniales. On notera que les clarisses d’Alspach forment avec les récollets de Kaysersberg et les capucins de Weinbach (Kientzheim) un curieux « trifolium seraphicum ».

 

Bibliographie

INGOLD (Auguste Marie Pierre), Nouvelles œuvres inédites de Grandidier, Alsatia sacra, t. II, p. 363-372.

STOEBER (Auguste), « Documents historiques concernant l’abbaye d’Alspach », RA, 3, 1862, p. 153-160.

WITTMER (Charles), « Eine Chronik des Klosters Alspach aus dem 18. Jahrundert », AEKG, 9, 1934, p. 383-390.

PFLEGER (Lucien), Kirchengeschichte der Stadt Strassburg im Mittelalter, Colmar, 1941, p. 88 s.

BURG (André Marcel), « Les clarisses à Haguenau (environ 1280 ? à 1299) », AEA, 23, 1956, p. 161-162.

THORR (Bernard), « Das Klarissenkloster zu Alspach », Alemania Franciscana Antiqua, 5, 1959, p. 84-107.

MULLER (Claude), « La fin d’un monde, la suppression des monastères et abbayes d’Ancien-Régime sous la Révolution (1791-1792) », AEA, 52, 1995-1997, p. 50-52.

MULLER (Claude), « Le ciel et les femmes. Les clarisses d’Alspach au XVIIIe siècle », Annuaire des quatre sociétés d’histoire de la vallée de la Weiss, 18, 2002, p. 117-132 ; 19, 2003, p. 145-160 ; 20, 2004, p. 73-93.

 

Notices connexes

Bibliothèque

Clergé monastique ou régulier

Femme (droit des religieuses)

Franciscains

Claude Muller