Charbon

De DHIALSACE
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Kohle

De bois

Avant l’essor de la révolution industrielle du XIXe siècle, le bois sous forme de charbon constitue le combustible principal de l’industrie et de l’artisanat métallurgique. Les bois durs comme le chêne et le hêtre au fort pouvoir calorifique sont privilégiés, mais d’autres essences sont parfois réduites en charbon comme le bouleau et les bois blancs (fabrication du charbon de bois à Hindlingen et Oberlarg AHR 7 P 858).

Le charbon de bois est consommé par les artisans tels que les forgerons, cloutiers, maréchaux-ferrants ou taillandiers, mais surtout en grande quantité dans les installations sidérurgiques (hauts-fourneaux, forges, affineries), comme la forge de Zinswiller (ABR E 4203 et 4204). L’alimentation en combustible des bouches à feu représente un enjeu considérable. Les industriels négocient d’importants contrats d’approvisionnement en charbon de bois auprès des propriétaires forestiers comme la forge de Schœnau (Palatinat) qui se fournit partiellement en charbon de bois dans le comté de Hanau-Lichtenberg au XVIIIe siècle (ABR E 2672).

Bibliographie

JEHIN (Philippe), Les forêts des Vosges du Nord du Moyen Âge à la Révolution, Strasbourg, 2005.

NOELKEN (Wiko), Holzkohlenanalystische Untersuchungen zur Waldgeschichte der Vogesen (Recherches anthracologiques sur l’histoire des forêts vosgiennes), Université de Fribourg, 2005.

 

De terre (houille)

Le sous-sol alsacien ne recèle que de très faibles quantités de charbon de terre (houille). Le charbon de terre est utilisé à la fin du XVIe siècle par les forgerons strasbourgeois. La crise démographique de la guerre de Trente Ans permet de se contenter du charbon de bois. La hausse vertigineuse du prix du bois va provoquer la recherche d’un substitut : le charbon de terre. Quelques rares petits filons sont mentionnés au XVIIIe siècle, mais leur exploitation reste limitée et très peu rentable : Charbes et Lalaye dans le Val de Villé, Sainte-Croix et Roderen dans le Haut-Rhin. De faibles quantités de houille sont importées dès la fin du XVIIIe siècle par les établissements de Dietrich, mais le coût de transport reste prohibitif. Philippe-Frédéric de Dietrich signale en 1789 que les affineries de Niederbronn fonctionnent avec du charbon de terre importé de Sarre.

Au début du XIXe siècle, la recherche de gisements de houille en Alsace s’intensifie à la suite d’initiatives privées sous l’égide des industriels comme la Société pour la recherche de mines de houille (AHR 9 M 18). Les autorités montrent aussi un grand intérêt pour la découverte de houille en Alsace (AHR 8 S 7-11), mais les rares gisements s’avèrent généralement décevants (mine de houille au Bonhomme, AHR 8 S 6). Finalement, au XIXe siècle, les industriels se tournent vers le bassin de Ronchamp-Champagney, dont la houille parvient à Bâle et Mulhouse et jusqu’à Strasbourg, alors que les manufactures de Klingenthal et Mutzig dépendent d’importations de charbon sarrois, introduit par charrois sur les routes alsaciennes. Le creusement de nouveaux canaux s’avère indispensable pour faire baisser les coûts.

Bibliographie

DIETRICH (Philippe-Frédéric de), Description des gîtes de minerai et des bouches à feu de France, tome 2, Haute et Basse Alsace, Paris, 1789, XXXIV-597 p.

THOMANN (Marcel), « Les recherches de houille en Basse-Alsace au XVIIIe siècle », RA, 97, 1958, p. 115-128.

LEUILLIOT (Paul), L’Alsace au début du XIXè siècle, t. II. Les Transformations économiques, Paris, 1959, p. 293-298.

 

Notices connexes

Berg

Bois

Canaux

Mines

Philippe Jéhin