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<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">(Breisach)</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Ville et place forte du Brisgau, capitale de la principauté éphémère de Bernard de Saxe-Weimar, siège d’une Chambre royale à partir de 1641, siège du gouverneur et Oberlandvogt de l’Alsace, enfin du Conseil souverain de 1674 à 1681.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Ville et place forte naturelle du Brisgau, surplombant le Rhin et le seul pont entre Bâle et Strasbourg, Brisach occupait une position stratégique et constituait la clé de la porte menant à l’Empire. Prise en 1638 par le duc de Saxe-Weimar, aidé par les troupes françaises, elle passa, de fait, sous la domination française, lorsqu’après sa mort, le comte d’Erlach y devint gouverneur royal (1639‑1650). Elle fut acquise en pleine souveraineté par la France au traité de Munster en 1648 et restera française jusqu’à sa rétrocession à l’Empire en 1700, conformément au traité de Ryswick.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Fief d’Empire conféré aux Rathsamhausen (1361), la confrérie des chaudronniers y tenait, de vieille date ses réunions et regroupait les confrères d’Alsace et de Bade. En 1681, Louis XIV confirma les statuts des chaudronniers «&nbsp;de la Haute et Basse Alsace et pays voisins&nbsp;» tels qu’ils avaient été donnés par l’empereur Sigismond en 1434, mais ils tiendront à l’avenir leurs réunions à la Ville-Neuve de Saint-Louis. Après la destruction de cette ville, elles se tinrent à Neuf-Brisach, puis à Colmar (1718).</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Une «&nbsp;Chambre royale&nbsp;», aux attributions plus restreintes que celles du Conseil souverain, y fut établie par Bernard de Saxe-Weimar, confirmée par un édit de 1641. À partir de 1652, le comte d’Harcourt s’y installa comme gouverneur de toute l’Alsace et comme ''Oberlandvogt'', et l’intendant y résida – en alternance avec Ensisheim – à partir de 1654, jusqu’à la capitulation de Strasbourg. Extérieure au pays, Brisach tenait pourtant la place qu’aurait dû remplir Strasbourg.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">En 1674, le siège du Conseil souverain d’Alsace y fut transféré, mais «&nbsp;ne trouvant pas les structures adéquates pour pouvoir fonctionner dans une ville aussi resserrée et aussi remplie de soldats&nbsp;» (5 000 en 1675), il chômait les trois quarts de l’année&nbsp;; dès 1681 il fut transféré à la Ville-Neuve de Brisach, implantée sur l’autre rive du Rhin, dans laquelle un palais avait été érigé à cette fin.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">L’un des trois bureaux d’imposition de l’Alsace fut établi à Brisach en 1697.</p>  
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(Breisach)</p> Ville et place forte du Brisgau, capitale de la principauté éphémère de Bernard de Saxe-Weimar, siège d’une Chambre royale à partir de 1641, siège du gouverneur et Oberlandvogt de l’Alsace, enfin du Conseil souverain de 1674 à 1681.</p> Ville et place forte naturelle du Brisgau, surplombant le Rhin et le seul pont entre Bâle et Strasbourg, Brisach occupait une position stratégique et constituait la clé de la porte menant à l’Empire. Prise en 1638 par le duc de Saxe-Weimar, aidé par les troupes françaises, elle passa, de fait, sous la domination française, lorsqu’après sa mort, le comte d’Erlach y devint gouverneur royal (1639‑1650). Elle fut acquise en pleine souveraineté par la France au traité de Munster en 1648 et restera française jusqu’à sa rétrocession à l’Empire en 1700, conformément au traité de Ryswick.</p> Fief d’Empire conféré aux Rathsamhausen (1361), la confrérie des chaudronniers y tenait, de vieille date ses réunions et regroupait les confrères d’Alsace et de Bade. En 1681, Louis XIV confirma les statuts des chaudronniers «&nbsp;de la Haute et Basse Alsace et pays voisins&nbsp;» tels qu’ils avaient été donnés par l’empereur Sigismond en 1434, mais ils tiendront à l’avenir leurs réunions à la Ville-Neuve de Saint-Louis. Après la destruction de cette ville, elles se tinrent à Neuf-Brisach, puis à Colmar (1718).</p> Une «&nbsp;Chambre royale&nbsp;», aux attributions plus restreintes que celles du Conseil souverain, y fut établie par Bernard de Saxe-Weimar, confirmée par un édit de 1641. À partir de 1652, le comte d’Harcourt s’y installa comme gouverneur de toute l’Alsace et comme ''Oberlandvogt'', et l’intendant y résida – en alternance avec Ensisheim – à partir de 1654, jusqu’à la capitulation de Strasbourg. Extérieure au pays, Brisach tenait pourtant la place qu’aurait dû remplir Strasbourg.</p> En 1674, le siège du Conseil souverain d’Alsace y fut transféré, mais «&nbsp;ne trouvant pas les structures adéquates pour pouvoir fonctionner dans une ville aussi resserrée et aussi remplie de soldats&nbsp;» (5 000 en 1675), il chômait les trois quarts de l’année&nbsp;; dès 1681 il fut transféré à la Ville-Neuve de Brisach, implantée sur l’autre rive du Rhin, dans laquelle un palais avait été érigé à cette fin.</p> L’un des trois bureaux d’imposition de l’Alsace fut établi à Brisach en 1697.</p>  
== <span style="font-size:x-large;">Sources - Bibliographie</span> ==
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== Sources - Bibliographie ==
<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">De BOUG, ''Ordonnances d’Alsace'', I, p. 48‑49. Lettres patentes qui transfèrent le Conseil d’Ensisheim à Brisac, avril 1674.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">De BOUG, ''Ordonnances d’Alsace'', I, p. 106. Ordre du Roi portant translation du Conseil de la ville de Brisac en la Ville neuve dans l’île du Rhin, du 18 juin 1681.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Ordonnance royale confirmant les privilèges de la famille de Rathsamhausen sur les chaudronniers, et fixant l’assemblée des chaudronniers à Colmar (25 septembre 1711 - AMS LDA 803).</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">De BOUG, ''Ordonnances d’Alsace'', I, p. 521, Arrêt qui défend aux corps de métier de tenir leurs assemblées hors le royaume (8 avril 1718).</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">COSTE (Alphonse), «&nbsp;Notice sur le Vieux-Brisach&nbsp;»,''RA'' 1853, p. 68‑72, 113‑120.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">COSTE (Alphonse), ''Notice historique et topographique sur la ville de Vieux-Brisach'', Mulhouse, 1860.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">MOLITOR (Karl), ''Der Verrath von Breisach 1639. Ein Beitrag zur Geschichte des Verlustes der Landgrafschaft im Elsass nebst Breisach und Sundgau an Frankreich im Dreissigjährigen Kriege'', Jéna, 1875.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">REUSS (Rodolphe), ''L’Alsace au XVII<sup>e</sup> siècle'', I, p. 377‑380.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">NOAILLES (Vicomte de), ''Bernard de Saxe-Weimar (1604 à 1639) et la réunion de l’Alsace à la France'', Paris, 1908.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">SCHMIDLIN (Josef), ''Breisacher Geschichte'', Breisach, 1936.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">METZ (René), ''La monarchie française et la provision des bénéfices ecclésiastiques en Alsace de la paix de Westphalie à la fin de l’ancien Régime (1648-1789)'', Strasbourg-Paris, 1947, p. 12.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">LIVET (Georges), ''L’Intendance d’Alsace sous Louis XIV'', 1648‑1715, Paris, 1956.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">LIVET (Georges), «&nbsp;Le Conseil Souverain d’Alsace&nbsp;», ''Saisons d’Alsace'' 13, 1965, p. 40.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">HASELIER (Günther), ''Geschichte der Stadt Breisach am Rhein'', Breisach, 1969, I, p. 371‑478.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">WILSDORF (Nicole), ''Construire et peupler une ville neuve. La Ville-Neuve Saint-Louis les Brisach 1675-1700'', Mémoire de Maîtrise, Strasbourg, 1995, p. 9.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">LIVET (Georges), WILSDORF (Nicole), ''Le Conseil Souverain d’Alsace au XVII<sup>e</sup> siècle. Les traités de Westphalie et les lieux de mémoire'', Strasbourg, 1997.&nbsp;</p>  
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De BOUG, ''Ordonnances d’Alsace'', I, p. 48‑49. Lettres patentes qui transfèrent le Conseil d’Ensisheim à Brisac, avril 1674.</p> De BOUG, ''Ordonnances d’Alsace'', I, p. 106. Ordre du Roi portant translation du Conseil de la ville de Brisac en la Ville neuve dans l’île du Rhin, du 18 juin 1681.</p> Ordonnance royale confirmant les privilèges de la famille de Rathsamhausen sur les chaudronniers, et fixant l’assemblée des chaudronniers à Colmar (25 septembre 1711 - AMS LDA 803).</p> De BOUG, ''Ordonnances d’Alsace'', I, p. 521, Arrêt qui défend aux corps de métier de tenir leurs assemblées hors le royaume (8 avril 1718).</p> COSTE (Alphonse), «&nbsp;Notice sur le Vieux-Brisach&nbsp;»,''RA'' 1853, p. 68‑72, 113‑120.</p> COSTE (Alphonse), ''Notice historique et topographique sur la ville de Vieux-Brisach'', Mulhouse, 1860.</p> MOLITOR (Karl), ''Der Verrath von Breisach 1639. Ein Beitrag zur Geschichte des Verlustes der Landgrafschaft im Elsass nebst Breisach und Sundgau an Frankreich im Dreissigjährigen Kriege'', Jéna, 1875.</p> REUSS (Rodolphe), ''L’Alsace au XVII<sup>e</sup> siècle'', I, p. 377‑380.</p> NOAILLES (Vicomte de), ''Bernard de Saxe-Weimar (1604 à 1639) et la réunion de l’Alsace à la France'', Paris, 1908.</p> SCHMIDLIN (Josef), ''Breisacher Geschichte'', Breisach, 1936.</p> METZ (René), ''La monarchie française et la provision des bénéfices ecclésiastiques en Alsace de la paix de Westphalie à la fin de l’ancien Régime (1648-1789)'', Strasbourg-Paris, 1947, p. 12.</p> LIVET (Georges), ''L’Intendance d’Alsace sous Louis XIV'', 1648‑1715, Paris, 1956.</p> LIVET (Georges), «&nbsp;Le Conseil Souverain d’Alsace&nbsp;», ''Saisons d’Alsace'' 13, 1965, p. 40.</p> HASELIER (Günther), ''Geschichte der Stadt Breisach am Rhein'', Breisach, 1969, I, p. 371‑478.</p> WILSDORF (Nicole), ''Construire et peupler une ville neuve. La Ville-Neuve Saint-Louis les Brisach 1675-1700'', Mémoire de Maîtrise, Strasbourg, 1995, p. 9.</p> LIVET (Georges), WILSDORF (Nicole), ''Le Conseil Souverain d’Alsace au XVII<sup>e</sup> siècle. Les traités de Westphalie et les lieux de mémoire'', Strasbourg, 1997.&nbsp;</p>  
== <span style="font-size:x-large;">Notices connexes</span> ==
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== Notices connexes ==
<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">[[Confrérie|Confrérie]]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">[[Conseil_souverain|Conseil souverain]]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: right;">'''Louis Schlaefli'''</p>   
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[[Confrérie|Confrérie]]</p> [[Conseil_souverain|Conseil souverain]]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: right">'''Louis Schlaefli'''</p>   
 
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Version du 16 septembre 2020 à 08:40

(Breisach)

Ville et place forte du Brisgau, capitale de la principauté éphémère de Bernard de Saxe-Weimar, siège d’une Chambre royale à partir de 1641, siège du gouverneur et Oberlandvogt de l’Alsace, enfin du Conseil souverain de 1674 à 1681.

Ville et place forte naturelle du Brisgau, surplombant le Rhin et le seul pont entre Bâle et Strasbourg, Brisach occupait une position stratégique et constituait la clé de la porte menant à l’Empire. Prise en 1638 par le duc de Saxe-Weimar, aidé par les troupes françaises, elle passa, de fait, sous la domination française, lorsqu’après sa mort, le comte d’Erlach y devint gouverneur royal (1639‑1650). Elle fut acquise en pleine souveraineté par la France au traité de Munster en 1648 et restera française jusqu’à sa rétrocession à l’Empire en 1700, conformément au traité de Ryswick.

Fief d’Empire conféré aux Rathsamhausen (1361), la confrérie des chaudronniers y tenait, de vieille date ses réunions et regroupait les confrères d’Alsace et de Bade. En 1681, Louis XIV confirma les statuts des chaudronniers « de la Haute et Basse Alsace et pays voisins » tels qu’ils avaient été donnés par l’empereur Sigismond en 1434, mais ils tiendront à l’avenir leurs réunions à la Ville-Neuve de Saint-Louis. Après la destruction de cette ville, elles se tinrent à Neuf-Brisach, puis à Colmar (1718).

Une « Chambre royale », aux attributions plus restreintes que celles du Conseil souverain, y fut établie par Bernard de Saxe-Weimar, confirmée par un édit de 1641. À partir de 1652, le comte d’Harcourt s’y installa comme gouverneur de toute l’Alsace et comme Oberlandvogt, et l’intendant y résida – en alternance avec Ensisheim – à partir de 1654, jusqu’à la capitulation de Strasbourg. Extérieure au pays, Brisach tenait pourtant la place qu’aurait dû remplir Strasbourg.

En 1674, le siège du Conseil souverain d’Alsace y fut transféré, mais « ne trouvant pas les structures adéquates pour pouvoir fonctionner dans une ville aussi resserrée et aussi remplie de soldats » (5 000 en 1675), il chômait les trois quarts de l’année ; dès 1681 il fut transféré à la Ville-Neuve de Brisach, implantée sur l’autre rive du Rhin, dans laquelle un palais avait été érigé à cette fin.

L’un des trois bureaux d’imposition de l’Alsace fut établi à Brisach en 1697.

Sources - Bibliographie

De BOUG, Ordonnances d’Alsace, I, p. 48‑49. Lettres patentes qui transfèrent le Conseil d’Ensisheim à Brisac, avril 1674.

De BOUG, Ordonnances d’Alsace, I, p. 106. Ordre du Roi portant translation du Conseil de la ville de Brisac en la Ville neuve dans l’île du Rhin, du 18 juin 1681.

Ordonnance royale confirmant les privilèges de la famille de Rathsamhausen sur les chaudronniers, et fixant l’assemblée des chaudronniers à Colmar (25 septembre 1711 - AMS LDA 803).

De BOUG, Ordonnances d’Alsace, I, p. 521, Arrêt qui défend aux corps de métier de tenir leurs assemblées hors le royaume (8 avril 1718).

COSTE (Alphonse), « Notice sur le Vieux-Brisach »,RA 1853, p. 68‑72, 113‑120.

COSTE (Alphonse), Notice historique et topographique sur la ville de Vieux-Brisach, Mulhouse, 1860.

MOLITOR (Karl), Der Verrath von Breisach 1639. Ein Beitrag zur Geschichte des Verlustes der Landgrafschaft im Elsass nebst Breisach und Sundgau an Frankreich im Dreissigjährigen Kriege, Jéna, 1875.

REUSS (Rodolphe), L’Alsace au XVIIe siècle, I, p. 377‑380.

NOAILLES (Vicomte de), Bernard de Saxe-Weimar (1604 à 1639) et la réunion de l’Alsace à la France, Paris, 1908.

SCHMIDLIN (Josef), Breisacher Geschichte, Breisach, 1936.

METZ (René), La monarchie française et la provision des bénéfices ecclésiastiques en Alsace de la paix de Westphalie à la fin de l’ancien Régime (1648-1789), Strasbourg-Paris, 1947, p. 12.

LIVET (Georges), L’Intendance d’Alsace sous Louis XIV, 1648‑1715, Paris, 1956.

LIVET (Georges), « Le Conseil Souverain d’Alsace », Saisons d’Alsace 13, 1965, p. 40.

HASELIER (Günther), Geschichte der Stadt Breisach am Rhein, Breisach, 1969, I, p. 371‑478.

WILSDORF (Nicole), Construire et peupler une ville neuve. La Ville-Neuve Saint-Louis les Brisach 1675-1700, Mémoire de Maîtrise, Strasbourg, 1995, p. 9.

LIVET (Georges), WILSDORF (Nicole), Le Conseil Souverain d’Alsace au XVIIe siècle. Les traités de Westphalie et les lieux de mémoire, Strasbourg, 1997. 

Notices connexes

Confrérie

Conseil souverain

Louis Schlaefli