Blödigkeit des Hauptes : Différence entre versions

De DHIALSACE
Aller à : navigation, rechercher
(Page créée avec « <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">''blödsinnig'', faible, âgé, maladif, fou, aliéné</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;... »)
 
m (Corrigée)
(Une révision intermédiaire par le même utilisateur non affichée)
Ligne 1 : Ligne 1 :
<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">''blödsinnig'', faible, âgé, maladif, fou, aliéné</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Le terme ''blödsinnig'' est utilisé dans deux sens au Moyen Âge (DRW), soit « faible, âgé » ou « aliéné ».</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">En 1539, une femme fait du scandale dans les églises « ''crutz wyß uff allen vieren gelegen'' ». On dit d’elle, « ''sie werde blods haupts'' ». D’après le registre de délibérations de la Ville de Strasbourg on prend la décision de l’isoler. Il existait à l’hôpital de Strasbourg, un local particulier appelé ''Tollhaus''.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">En septembre 1569, est évoqué à Molsheim le cas de Hans Nüssel, dément au point qu’il a fallu l’enchaîner – « ''an Ketten schlagen müessen'' » – pour éviter qu’il ne s’en prenne aux gens. Le Magistrat pense le transférer à Ittenwiller où il existe des cellules spéciales pour ce genre de personnes : « ''das dergleichen gemachte Häusle Inn derenn Closter Ittenweÿler, darin dann vormals auch ettlich Ingelegenn'' » (ABR 1 G 77/1). Effectivement il avait été transféré là-bas, mais il y a souffert énormément du froid : « ''Im Closter zu Yttenweiler in einem Block häußlin, solche Kälte und Frost erlitten'' », au point qu’il a dû être hospitalisé à Strasbourg. Il va rechuter en 1577 (ABR 1 G 80/2).</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">En 1614, le nommé Georg Driess a un comportement tellement incohérent qu’il a été envisagé de le mettre « ''in ein beständiges dollhauß, gleich einem irrsinnigen Menschen'' » (ABR 2 B 396/31).</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">En 1663, le prévôt Sigel évoque dans une lettre les agissements inconsidérés et la folie passagère d’une habitante, dite Anstett Mariel (ABR 2 B 426/13). En novembre 1667, la ville rétribue le forgeron Jonas Liechtenauer pour la confection de chaînes et de cadenas pour entraver d’éventuels fous : « ''umb … Ketten und Mahlschlösser für blödsinnig und tolle Leuth zugebrauchen ''» (AM Molsheim CC 144, 28 vo).</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">D’autres malades mentaux ne nécessitaient pas ce type de traitement ; ainsi, le 5 mars 1788, est décédée Marie-Anne, fille de Caspar Ritz, privée de sa raison depuis l’enfance, qui a manifestement vécu à domicile.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Toutefois, il y a bien d’autres expressions employées plus souvent pour désigner les fous : unsinnig, von sinnen, toll, tollwütig, rasend.</p>  
+
 
== <span style="font-size:x-large;">Bibliographie</span> ==
+
''blödsinnig'', faible, âgé, maladif, fou, aliéné</p> Le terme ''blödsinnig'' est utilisé dans deux sens au Moyen Âge (DRW), soit «&nbsp;faible, âgé&nbsp;» ou «&nbsp;aliéné&nbsp;».</p> En 1539, une femme fait du scandale dans les églises «&nbsp;''crutz wyß uff allen vieren gelegen''&nbsp;». On dit d’elle, «&nbsp;''sie werde blods haupts''&nbsp;». D’après le registre de délibérations de la Ville de Strasbourg on prend la décision de l’isoler. Il existait à l’hôpital de Strasbourg, un local particulier appelé ''Tollhaus''.</p> En septembre 1569, est évoqué à Molsheim le cas de Hans Nüssel, dément au point qu’il a fallu l’enchaîner – «&nbsp;''an Ketten schlagen müessen''&nbsp;» – pour éviter qu’il ne s’en prenne aux gens. Le Magistrat pense le transférer à Ittenwiller où il existe des cellules spéciales pour ce genre de personnes&nbsp;: «&nbsp;''das dergleichen gemachte Häusle Inn derenn Closter Ittenweÿler, darin dann vormals auch ettlich Ingelegenn''&nbsp;» (ABR 1 G 77/1). Effectivement il avait été transféré là-bas, mais il y a souffert énormément du froid&nbsp;: «&nbsp;''Im Closter zu Yttenweiler in einem Block häußlin, solche Kälte und Frost erlitten''&nbsp;», au point qu’il a dû être hospitalisé à Strasbourg. Il va rechuter en 1577 (ABR 1 G 80/2).</p> En 1614, le nommé Georg Driess a un comportement tellement incohérent qu’il a été envisagé de le mettre «&nbsp;''in ein beständiges dollhauß, gleich einem irrsinnigen Menschen''&nbsp;» (ABR 2 B 396/31).</p> En 1663, le prévôt Sigel évoque dans une lettre les agissements inconsidérés et la folie passagère d’une habitante, dite Anstett Mariel (ABR 2 B 426/13). En novembre 1667, la ville rétribue le forgeron Jonas Liechtenauer pour la confection de chaînes et de cadenas pour entraver d’éventuels fous&nbsp;: «&nbsp;''umb … Ketten und Mahlschlösser für blödsinnig und tolle Leuth zugebrauchen ''» (AM Molsheim CC 144, 28 vo).</p> D’autres malades mentaux ne nécessitaient pas ce type de traitement&nbsp;; ainsi, le 5 mars 1788, est décédée Marie-Anne, fille de Caspar Ritz, privée de sa raison depuis l’enfance, qui a manifestement vécu à domicile.</p> Toutefois, il y a bien d’autres expressions employées plus souvent pour désigner les fous&nbsp;: unsinnig, von sinnen, toll, tollwütig, rasend.</p>  
<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">SCHLAEFLI (Louis), « Santé et médecine à Molsheim dans les temps anciens », ''Ann. SHAME'', 2001, p. 32.</p>  
+
== Bibliographie ==
== <span style="font-size:x-large;">Notices connexes</span> ==
+
SCHLAEFLI (Louis), «&nbsp;Santé et médecine à Molsheim dans les temps anciens&nbsp;», ''Ann. SHAME'', 2001, p. 32.</p>  
<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">[[Geck|''Geck'']]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">[[Incapable|Incapable]]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: right;">'''Elisabeth Clementz''', '''Louis Schlaefli'''</p>
+
== Notices connexes ==
 +
[[Geck|''Geck'']]</p> [[Incapable|Incapable]]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: right">'''Elisabeth Clementz''', '''Louis Schlaefli'''</p>
 +
[[Category:B]]

Version du 11 septembre 2020 à 09:15

blödsinnig, faible, âgé, maladif, fou, aliéné

Le terme blödsinnig est utilisé dans deux sens au Moyen Âge (DRW), soit « faible, âgé » ou « aliéné ».

En 1539, une femme fait du scandale dans les églises « crutz wyß uff allen vieren gelegen ». On dit d’elle, « sie werde blods haupts ». D’après le registre de délibérations de la Ville de Strasbourg on prend la décision de l’isoler. Il existait à l’hôpital de Strasbourg, un local particulier appelé Tollhaus.

En septembre 1569, est évoqué à Molsheim le cas de Hans Nüssel, dément au point qu’il a fallu l’enchaîner – « an Ketten schlagen müessen » – pour éviter qu’il ne s’en prenne aux gens. Le Magistrat pense le transférer à Ittenwiller où il existe des cellules spéciales pour ce genre de personnes : « das dergleichen gemachte Häusle Inn derenn Closter Ittenweÿler, darin dann vormals auch ettlich Ingelegenn » (ABR 1 G 77/1). Effectivement il avait été transféré là-bas, mais il y a souffert énormément du froid : « Im Closter zu Yttenweiler in einem Block häußlin, solche Kälte und Frost erlitten », au point qu’il a dû être hospitalisé à Strasbourg. Il va rechuter en 1577 (ABR 1 G 80/2).

En 1614, le nommé Georg Driess a un comportement tellement incohérent qu’il a été envisagé de le mettre « in ein beständiges dollhauß, gleich einem irrsinnigen Menschen » (ABR 2 B 396/31).

En 1663, le prévôt Sigel évoque dans une lettre les agissements inconsidérés et la folie passagère d’une habitante, dite Anstett Mariel (ABR 2 B 426/13). En novembre 1667, la ville rétribue le forgeron Jonas Liechtenauer pour la confection de chaînes et de cadenas pour entraver d’éventuels fous : « umb … Ketten und Mahlschlösser für blödsinnig und tolle Leuth zugebrauchen » (AM Molsheim CC 144, 28 vo).

D’autres malades mentaux ne nécessitaient pas ce type de traitement ; ainsi, le 5 mars 1788, est décédée Marie-Anne, fille de Caspar Ritz, privée de sa raison depuis l’enfance, qui a manifestement vécu à domicile.

Toutefois, il y a bien d’autres expressions employées plus souvent pour désigner les fous : unsinnig, von sinnen, toll, tollwütig, rasend.

Bibliographie

SCHLAEFLI (Louis), « Santé et médecine à Molsheim dans les temps anciens », Ann. SHAME, 2001, p. 32.

Notices connexes

Geck

Incapable

Elisabeth Clementz, Louis Schlaefli