Besançon (diocèse de)

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Un des cinq diocèses (avec Metz, Spire, Strasbourg, Bâle) comprenant, dans sa partie septentrionale, quelques paroisses alsaciennes aux époques médiévale et moderne, à savoir Rougegoutte, Chaux, Belfort, Essert, Buc, Bavilliers, Danjoutin, Vezelois, Bermont, Bourogne, Châtenois, Dambenois, Morvillars, Grandvillars, Delle, Faverois, Courtelevant, Courcelles, Fêche l’Église, Saint-Dizier, Monthouton.

Un bouleversement survient dans le seconde moitié du XVIIIe siècle sous la forme d’un échange de paroisses entre les deux diocèses de Besançon et de Bâle. Depuis le XIIe siècle, l’évêque de Bâle disposait de la souveraineté temporelle sur la région de Porrentruy, mais l’autorité spirituelle était exercée par son métropolitain, l’archevêque de Besançon. Ce partage des pouvoirs pose soudain problème lorsqu’à la Réforme l’évêque de Bâle doit fuir sa ville et ses possessions devenues protestantes pour s’installer à Porrentruy, au milieu d’une région catholique dont le contrôle lui échappe partiellement. Dès lors l’évêque ne cesse de proposer à l’archevêque des arrangements visant à clarifier cette situation. Les tentatives entreprises aux XVIe et XVIIe siècles se heurtent au refus de l’archevêque.

En 1757, fort cette fois de l’appui royal, l’évêque Joseph Guillaume Rinck de Baldenstein, propose de céder toutes les paroisses de langue française situées dans les décanats de Masevaux et d’Elsgau en échange d’une partie du décanat bisontin d’Ajoie, propositions réitérées en 1760, 1769, 1771. Les négociations, reprises, traînent jusqu’en 1779. Le 5 octobre 1779, l’archevêque de Besançon accepte de céder une vingtaine de paroissses de la région de Porrentruy, soit Porrentruy, Bonfol, Courgeney, Bernevesain, Damvaut, Boncourt, Buix, Damphreux, Courtemaiche, Montigney, Coeuve, Bure, Courchavon, Courtedoux, Alle, Chevenez, Grandfontaine, Fontenais, Bressaucourt, Cornol. En échange, il en reçoit vingt-neuf autres, toutes situées dans la partie limitrophe de son diocèse, pour lesquelles il crée un décanat nouveau, celui de Haute-Alsace, à savoir Angeot, Anjoutey, Brebotte, Bretten, Chavannes-sur-l’Etang, Chèvremont, Eteimbes, Etueffont-Haut, Felon, Fontaine, Froidefontaine, Grosne, Lachapelle-sous-Rougemont, Larivière, Lutran, Montreux-Château, Montreux-Jeune, Montreux-Vieux, Novillard, Perouse, Petit Croix, Phaffans, Réchésy, Reppe, Rougemont-le-Château, Saint-Cosme, Saint-Germain-le-Châtelet, Suarce et Vauthiermont.

L’arrangement ainsi conclu est officiellement ratifié par le roi Louis XVI le 17 août 1780, puis par l’empereur Joseph II le 24 octobre suivant, enfin par le pape le 12 janvier 1782. Ainsi toutes les localités de l’actuel Territoire de Belfort se trouvent regroupées dans le même diocèse, relevant de trois décanats, Granges à l’ouest, Haute-Alsace à l’est, Ajoie au sud avec comme chefs-lieux respectifs Danjoutin, Phaffans et Blamont.

Le diocèse de Besançon d’Ancien Régime est supprimé en 1790. Il est remplacé, en vertu de la Constitution civile du clergé, par trois diocèses qui correspondent aux départements du Doubs, de la Haute‑Saône et pour partie du Jura. Besançon est alors une métropole dont dépendent les diocèses du Bas-Rhin, du Haut-Rhin (qui obtient toutes ces paroisses de la région belfortaine), de la Côte d’Or, de la Haute-Marne, de la Haute-Saône, du Jura et des Vosges. En vertu du Concordat de 1801, l’archidiocèse de Besançon restauré a pour suffragants Dijon, Autun (précédemment dépendant de Lyon), Metz, Nancy et Strasbourg (précédemment dépendant de Trèves). À la suite de la guerre franco-allemande de 1870, le Territoire de Belfort, resté français et détaché de l’évêché de Strasbourg, est intégré à l’archidiocèse de Besançon (délimitation en 1874) et Strasbourg, directement rattaché au Saint-Siège.

 

Bibliographie

LINOTTE (André), « Négociations pour l’échange de paroisses alsaciennes contre des paroisses franc-comtoises (1757-1782) », in : RA, t. 55, 1904, p. 198‑211.

HEBELIN (Louis), « Topographie religieuse de la Haute Alsace et en particulier du territoire de Belfort », in : Bulletin de la Société Belfortaine d’Emulation, 1921, p. 109‑140.

REY (Maurice) dir., Histoire des diocèses de Besançon et de Saint-Claude, Éditions Beauchêne, 1977, p. 123 (échange de paroisses).

MULLER (Claude), Dieu est catholique et alsacien. La vitalité du diocèse de Strasbourg au XIXe siècle, Strasbourg, 1987.

FIETIER (Roland), COLNEY (Michel), Les paroisses du Territoire de Belfort des origines au début du XIXe siècle. Dictionnaire de géographie et d’histoire religieuses, Cahier d’études comtoises, 50, 1993, 313 p.

KINTZ (Jean-Pierre), Paroisses et communes de France, Haut-Rhin, Territoire de Belfort, Paris, 1994, p. 531.

 

Notices connexes

Bâle (diocèse de)

Catéchisme

 

Claude Mulle