Baptême (Registres de)

De DHIALSACE
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Taufbuch, liber baptismalium

Avant l’institution de l’état civil, généralisé à partir de 1793, le desservant de chaque paroisse tient un registre chronologique des baptêmes qu’il célèbre et non des naissances. Cette innovation répond à des besoins juridiques (preuves de filiation) et fiscaux.

L’édit royal de 1539 (Villers-Cotterêts) et les ordonnances de 1579 (Blois) et même de 1667 n’étant pas appliquées en Alsace, alors sous le régime du Saint Empire, l’ouverture de tels registres y est laissée à l’initiative des seigneurs et des Magistrats urbains, sinon à celle des desservants eux-mêmes. Des registres de mariages sont ouverts simultanément.

Du côté catholique, les plus anciens registres sont ceux de Saverne (1555) pour le diocèse de Strasbourg et de Hombourg (1562) pour celui de Bâle. Le Concile de Trente en décide la tenue générale en 1563, mais cette mesure est médiocrement observée. Pour le diocèse de Bâle, le synode de Delémont en 1581 se résout à obéir et, dès lors, un nombre croissant de paroisses tient de tels registres. Dans le diocèse de Strasbourg, la réaction des curés est plus tardive et timide, de sorte que les registres antérieurs à 1600 y sont rares.

Du côté protestant, la Réforme a sécularisé l’administration religieuse. La plupart des seigneurs et des Magistrats font ouvrir des registres dès le XVIe siècle. Strasbourg a commencé dès 1525 pour les luthériens (Saint-Pierre-le‑Vieux) et 1562 pour les réformés, 1559 pour Barr et Mittelwihr, 1560 pour Illzach et 1562 pour Sainte-Marie-aux-Mines (réformés).

L’Intendance d’Alsace attend 1685 pour uniformiser les pratiques, rendant obligatoire pour les trois confessions la tenue de registres, mais en un seul exemplaire et non deux comme dans le reste du royaume. Désormais le jour de la naissance doit être indiqué et les actes signés par l’officiant, le père et les parrain et marraine qui, à défaut, apposent leur marque.

L’évêché de Strasbourg fait tenir de 1743 à 1787 un double annuel, non signé, du registre original, pour ses archives. Il est imité par celui de Bâle à partir de 1747 et par le duc de Lorraine à partir de 1765.

Une déclaration royale du 21 octobre 1787 institue la tenue générale d’un double à compter de 1788.

Les registres catholiques de baptêmes contiennent aussi les actes d’abjuration des protestants et de conversion des juifs.

Ni les anabaptistes ni les juifs n’ont tenu de tels registres, le baptême n’étant pas pratiqué parmi eux.

Bibliographie

FERRIERE (Claude Joseph de), Dictionnaire de droit et de pratique, contenant l’explication des termes de droit, d’ordonnances, de coutumes et de pratique avec les juridictions de France, Paris, Saint-Etienne, II, 1771, p. 528.

WOLFF (Christian), Guide des recherches généalogiques en Alsace, Strasbourg, 1975, p. 43-48.

Christian Wolff