Banvin (droit de)

De DHIALSACE
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Bannwein

Monopole de vente du vin reconnu aux seigneurs du ban pendant certaines périodes de l’année. Certaines villes disposaient de droit de banvin.

Les consommateurs se voyaient donc contraints d’acheter et de boire ce vin, à l’exclusion de tout autre. Ainsi l’abbé de Munster en jouissait trois fois par an : à Noël, Pâques et Pentecôte, d’après le traité de Marquard datant de 1339. Le vin vendu doit provenir des vignes du seigneur ou des droits de banalité perçus à son pressoir.

Le même terme peut désigner le droit que possède un seigneur d’accorder l’autorisation de vendre du vin – autre que le sien – dans ses domaines, en prélevant un impôt sur cette vente.

Le banvin est l’objet de nombreuses contestations. Il présente tout autant de particularités locales. À Hatten, vers 1565, à partir de la Pentecôte, il est fait obligation aux habitants d’acheter du vin seigneurial. Si le premier tonneau n’est pas vidé dans les six semaines, le sergent porte le reste à ceux qui n’auront pas pris leur part. S’il ne trouve personne, il verse le vin par le trou du poulailler ou dans la mangeoire des porcs. Il emporte un gage pour se payer du vin.

Louis Jourdain, receveur du bailliage du Kochersberg reprocha, le 13 juin 1710, au magistrat de Saverne d’avoir permis aux marchands de débiter de la bière, « nonobstant que ce soit dans le mois de banvin » (ABR, G 6389, f 137). La situation au demeurant était particulière. À la suite du terrible hiver de 1709-1710, il n’y eut pas de vin. Dans des situations semblables, il était admis que l’on pouvait brasser de la bière lorsque le vin venait à manquer.

 

Sources - Bibliographie

KIEFER (Ludwig-Albert), Pfarrbuch der Grafschaft Hanau-Lichtenberg, Strasbourg, 1890, p. 213.

HOFFMANN (Charles), L’Alsace au XVIIIe siècle, 1906, III, p. 42-45.

BISCHOFF (Georges), « Autorité seigneuriale et libertés à Munster au Moyen Âge. Le traité de Marquard (1339) », in : Ann. SHVVM, 2006, p. 13‑56.

 

Claude Muller