Bürgermeister

De DHIALSACE
Révision datée du 20 septembre 2021 à 18:29 par Cpereira (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher

conseiller, échevin, magistrat, Magister burgensium, magister civium, magister et consules, Meister und Rat

1. Les fonctions exactes de Bürgermeister ont été différentes suivant les lieux et les époques. Les plus anciennes mentions de la fonction de Bürgermeister sont à rechercher dans la première moitié du XIIIe siècle dans les villes épiscopales du Rhin : Cologne, Strasbourg, Worms, Spire et Bâle, un peu plus tard dans les villes liées à Cologne, Soest, Lippstadt, Aix-la-Chapelle, puis à Fribourg-en-Brisgau, Lübeck et Hambourg. La fonction apparaît dans la deuxième moitié du XIIIe siècle à Ratisbonne, Erfurt, Augsbourg et Vienne.

L’apparition du terme coïncide avec la rédaction des premiers statuts municipaux. Ainsi, à Strasbourg, le statut de 1214 fait mention pour la première fois, à côté du Conseil, des échevins (scabini) qui jouèrent un grand rôle dans l’histoire de la ville jusqu’à la Révolution et du magister burgensium. Les échevins sont présentés comme des hommes de confiance, experts en droit, qui doivent « toujours proclamer la vérité sur tout ce qu’ils ont vu et entendu », selon le serment prononcé à leur entrée en charge. Outre cette fonction judiciaire, ils ont un rôle politique. Ils peuvent être appelés auprès du Conseil « en cas de négociations ardues avec l’évêque ou un autre », en raison de leur compétence. Avec le magister burgensium, ils représentent la ville à l’extérieur, accompagnés d’une délégation du Conseil. Ainsi en 1229, à l’occasion de la signature d’un traité entre Strasbourg et Sarrebourg, il est précisé : « Straßburg vertreten durch magister burgensium und fünf consules ». Ils sont également garants de la sécurité : « Quandocumque magister cum consulibus ad bonum pacis treugas servare fecerit ». Ils sont au nombre d’une douzaine, désignés par « les meilleurs de la ville », c’est-à-dire le patriciat et sont choisis parmi eux.

Au début de chaque année, les conseillers sortants désignent en nombre varié les successeurs qui vont prêter serment devant l’évêque. À Strasbourg, contrairement à un certain nombre de villes, comme Cologne, Spire, Worms, Erfurt, Soest, Hambourg, Lübeck et Augsbourg, il semble qu’il n’y ait jamais eu deux magistri burgensium en fonction en même temps. La hantise d’un excès de pouvoir est telle qu’en 1252, on voit chaque conseiller assurer à tour de rôle la présidence durant un mois : « Unusquisque (consul) per mensem unum magister fuit burgensium ».

On trouve mention de la fonction à Molsheim, Rosheim, Schiltigheim.

2. Le terme Bürgermeister ou Heimburger apparaît au XVIIIe siècle en Alsace. Il est élu par la communauté villageoise pour un an et il assure la lourde tâche de collecter les impôts. C’est une corvée « des plus désagréables que l’on puisse imaginer », selon P. Le Pesant de Boisguilbert. Ils sont l’objet d’appointements modestes, de l’ordre de quelques dizaines de livres par an. On constate de ce fait une rotation rapide des chefs de ménage pour s’en acquitter, une fois dans leur vie. Il arrive que deux Bürgermeister se partagent simultanément les responsabilités : ils sont alors élus pour deux ans et renouvelables par moitié tous les ans. La forme francisée « Bourgmestre » n’apparaît qu’au XVIIIe siècle. L’Altbürgermeister est le bourgmestre honoraire.

 

Sources - Bibliographie

WIEGAND (Wilhelm), UBS, t. 1, p. 170.

PLANITZ (Hans von), Die deutsche Stadt im Mittelalter, von der Römerzeit bis zu den Zunftkämfen, Graz-Köln, 1954, p. 323‑324.

RÖRIG (Fritz von), Die Entwicklung der rheinischen Bürgermeister-Verfassung, Dissertation Mainz, 1957.

DOLLINGER (Philippe), Histoire de Strasbourg des origines à nos jours (Dir. G. Livet) t. II, p. 43‑45 et 86‑88.

BOEHLER (Jean-Michel), La paysannerie de la plaine d’Alsace (1648-1789), Strasbourg, 1995, t. II, p. 1 231 et 1 261.

 

Notices connexes

Echevin

Heimburger

Prévôt

Schöffel

Schutheiss

François Uberfill