Avoine de chrétienté

De DHIALSACE
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Avena christianitatis, Christenheithabern, Christenheitshafer

Redevance annuelle payée au desservant de chaque paroisse par les paroissiens assujettis à la dîme, puis par l’ensemble des chefs de ménage sans distinction. Evoquée par les règlements et urbaires du XVIe siècle, surtout dans le Sundgau, elle est destinée, à l’origine, à couvrir les frais de la visite pastorale annuelle effectuée par l’évêque ou son représentant. Mais ce droit épiscopal finit par être abandonné aux curés eux-mêmes dès lors que les visites pastorales cessent d’être annuelles, à charge pour ces derniers d’en reverser le montant entre les mains du visiteur attitré. Or, par suite d’une confusion entre « revenu » et « casuel », l’acquittement de cette redevance se trouve détourné de sa destination première et vidé de sa signification originelle. C’est ainsi que, dans le Sundgau, au milieu du XVIIIe siècle, il sert à indemniser le curé de la peine qu’il prend à préparer les enfants à la communion. En 1779, la communauté de Lutter consulte le Conseil souverain sur le bien-fondé d’une telle redevance. L’avoine de chrétienté correspond à une certaine quantité d’avoine (en général 1 boisseau par chef de ménage), mais, au XVIIIe siècle, elle est le plus souvent convertie en argent, à raison de 2 à 3 Pfennig par chef de ménage et moitié moins pour les veuves. A titre d’exemple, la masse ainsi collectée dans la seconde moitié du siècle par tel ou tel Chapitre rural du Sundgau s’élève à plusieurs centaines de résaux, soit un millier de livres tournois.

 

Bibliographie

HOFFMANN (Charles), L’Alsace au XVIIIe siècle,1906, t. III, p. 23-25.

PFLEGER (Lucien), Die elsässische Pfarrei. Ihre Entstehung und Entwicklung, Strasbourg, 1936, p. 471-472.

Jean-Michel Boehler