Augsbourg (confession d'-)

De DHIALSACE
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En Alsace, depuis le XVIe siècle, on désigne les Églises luthériennes du terme d’Églises de la Confession d’Augsbourg. Celle-ci a été rédigée par Melanchthon, principal collaborateur de Luther à Wittenberg, pour être présentée à l’empereur Charles-Quint lors de la diète d’Augsbourg le 25 juin 1530, au nom des princes et des principales villes de l’Empire passés à la Réforme de Luther. Elle a été rédigée à la fois en latin et en allemand et a été lue à la Diète dans sa version allemande par Bruck, chancelier de l’Electorat de Saxe.

Il s’agit, pour les luthériens, à la fois de se différencier de Zwingli, réformateur de Zurich, et des « sectes » et de démontrer à l’empereur que leur doctrine ne comporte aucune novation par rapport à la doctrine catholique primitive. C’est un document de circonstance qui privilégie les points d’accord entre protestants et catholiques au détriment des divergences dogmatiques, tandis que les changements introduits sont présentés comme la correction de certains abus. La Confession d’Augsbourg comprend 28 articles, les articles fondamentaux de la doctrine (21) et les abus supprimés ou institutions (7) qui témoignent des divergences (messe, confession, mariage des prêtres, vœux monastiques etc.). Sur un ton irénique, elle conserve l’essentiel de la création de la période évangélique, mais elle occulte les points de désaccord fondamentaux : refus du purgatoire, du caractère sacrificiel de la messe et de la primauté pontificale. La lecture du document devant une diète qui comprend les responsables politiques de plus de 300 principautés, seigneuries et villes libres constitue un point fort de la diète et un succès incontestable pour les luthériens. La modération du contenu a permis d’en faire le document normatif pour l’ensemble des Églises luthériennes, qui continuent à s’y référer jusqu’à aujourd’hui.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, elle est un des symboles des Églises territoriales d’Alsace et elle permet de les distinguer des réformés, héritiers de Zwingli et de Calvin, dont la doctrine est désignée par le terme de Confessio helvetica : en effet, la Confession helvétique postérieure de 1566 est reconnue par l’ensemble des Églises cantonales protestantes réformées de Suisse, tant alémaniques que romandes.

Lors de la réorganisation des Églises protestantes par les Articles Organiques de 1802 promulgués par Bonaparte, l’Église luthérienne prend le nom d’Église de la Confession d’Augsbourg de France, pour la différencier des Églises réformées ; elle conserve ce nom jusqu’en 1871. A partir de cette date, elle est désignée sous le nom d’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine (ECAAL), jusqu’en 2006.

 

Bibliographie

MAURER (Wilhelm), Historischer Kommentar zur Confessio Augustana, 2 vol., Gütersloh, 1976 et 1978.

Texte dans La Foi des Eglises Luthériennes, Paris-Genève, 1991, p. 38-98. Cf aussi La Confession d’Augsbourg. Autour d’un colloque œcuménique international, Paris, 1980, coll. Le Point théologique, n° 37.

 

Notices connexes

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Articles organiques des cultes protestants

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Confession

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Bernard Vogler