Au, ow
plur. Aue, Öwe
Terres alluviales basses, humides, voire marécageuses. Influencé par les défrichements et les activités agricoles, ce type de milieu naturel a évolué vers un paysage caractéristique, die Auenlandschaft, où prédominent forêts et prairies.
Dans les rieds illo-rhénans et dans le Bruch de l’Andlau, les toponymes formés avec l’appellatif Au sont assez fréquents (Au Kopf à Diebolsheim, Küh Au, à Erstein, Geisen Au à Plobsheim …). Elles sont ordinairement dévolues à un usage commun (Allmend) ou exploitées en indivision par plusieurs communautés comme la Gemeine Au, un ensemble de bois et pâturages entre Heiligenstein, Gertwiller, Goxwiller et Bourgheim. Les chemins qui y mènent (Auweg, Owe Weg) peuvent être grevés d’un droit de passage.
A Strasbourg, où le suffixe en –au de quelques noms de quartiers (Ganzau, Musau, Kibitzenau, Robertsau …) conserve le souvenir d’un paysage caractéristique des milieux humides, l’accès à certaines de ces terres et leur exploitation étaient strictement réglementés par une Aùwen ùnd wörde ordnùng, (1470). Il était notamment interdit, aussi bien aux autochtones qu’aux étrangers, d’y couper du bois, faire paître chevaux et bovins, faire du foin et chasser les oiseaux, sans l’autorisation des préposés de la Tour aux Pfennig (Drÿer vff dem Pfennigturn). Pour d’autres (Crutenöwe, Metziger öwe et Vinckenwilre öwe), le même règlement restreignait leur usage communautaire à quelques jours par semaine.
Bien que les Auen soient souvent considérés comme des Allmend, il convient cependant de ne pas généraliser ce statut.
Sources - Bibliographie
AMS 1 MR 2 (1470).
GRIMM, Weistümer, Goettingen, 1840, t. IV, p. 214 (1513).
KÜSTER (Hansjörg), Geschichte der Landschaft in Mitteleuropa. Von der Eiszeit bis zur Gegenwart, München, 1995, p. 95-96.
Notices connexes
Jean-Marie Holderbach
