Armes (droit de port d'-) : Différence entre versions

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Version actuelle datée du 25 mai 2021 à 13:53

Dans l’Antiquité et au Haut Moyen Age, le port d’armes est en principe un attribut de l’homme libre ; l’esclave et le serf n’y ont pas droit. A partir du XIe siècle, la féodalisation aboutit à imposer un statut proche du servage à toute la paysannerie. Aussi bien les sources des XIe-XIIe siècles la désignent-elles parfois comme « peuple sans armes » (inerme vulgus), ce qui ne correspond qu’en partie à la réalité : l’évêque de Strasbourg a encore mobilisé des paysans, à leur grand dam, contre le parti grégorien en 1078 (RBS I 333) ; d’autre part, l’ost des seigneurs allemands se compose essentiellement de ministériaux, officiellement non libres jusqu’au milieu du XIIIe s., mais appelés chevaliers dès le XIIe siècle. Enfin, comme les guerres féodales consistent avant tout à piller et incendier les villages de l’ennemi, les paysans ne tardent pas à prendre en main leur autodéfense, en fortifiant leurs villages et/ou leurs cimetières, et en s’armant pour pouvoir les défendre. Dès cette époque, les seigneurs hésitent entre deux tendances contradictoires : continuer à refuser le port d’armes aux paysans (cf. Landfrieden impérial de 1152 : « si un paysan porte des armes, une lance ou une épée, que le juge les lui confisque ou lui fasse payer 20 ß d’amende ») (MGH DD X/1 n° 25 § 12) ou les encourager à s’armer pour qu’ils puissent résister aux pillards, ce qui est l’intérêt économique de leurs maîtres autant que le leur. A partir du XIVe s., la cavalerie lourde tend à perdre sa suprématie militaire au profit d’une infanterie qui se recrute pour une bonne part dans les campagnes. Les princes ont ainsi un nouveau motif d’encourager leurs paysans à s’armer et à s’entraîner au maniement d’armes, pour pouvoir lever parmi eux des lansquenets.

La Guerre des Paysans a donc été le fait d’hommes armés et relativement entraînés. Une des premières mesures des princes victorieux a été de confisquer toutes les armes des révoltés. Mais cette attitude n’a pas duré : quelques années après 1525, les princes incitent à nouveau leurs sujets à s’armer et à s’exercer aux armes. C’est à cette époque qu’apparaissent la majorité des compagnies de tireurs connues dans les villages, ainsi que les Musterungsrollen, listes des habitants mobilisables d’un lieu ou d’un bailliage avec leur armement.

En ville les choses sont différentes : le bourgeois est un homme libre ; il a droit aux armes (d’où Spießbürger) et le devoir de contribuer à la défense de sa ville. Pour obtenir le droit de bourgeoisie, il faut souvent posséder un certain armement. Des compagnies de tireurs existent en ville au plus tard au début du XVe siècle. En revanche, la ville se veut un lieu de paix, ce qui la conduit à réglementer le port d’armes, et en particulier à interdire les couteaux dépassant une certaine longueur. Toutefois, si l’étalon gravé sur le gouttereau sud de Saint-Georges de Haguenau est représentatif, il était permis, en ville aussi, de porter un coutelas assez long pour embrocher un homme d’outre en outre. De tels lange messer étaient aussi portés par les paysans, au témoignage de gravures du XVIe siècle.

A côté de cela, tout un chacun, libre ou serf, homme ou femme, porte un couteau. On s’en sert à table (chez soi et ailleurs), comme outil multi-usages, et, faute de mieux, en cas de bagarre. Le simple fait de le tirer (messerzucken) est d’ailleurs un délit passible d’une amende.

Notices connexes

Chasse

Forestier (garde)

Garde champêtre

Gendarme

Milice

Musterung

Bernhard Metz