Archevêque métropolitain

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archiepiscopus, Erzbischof

Evêque qui préside une province ecclésiastique ; les évêques qui relèvent de son autorité sont appelés suffragants. L’évêché de Bâle relevait du métropolitain de Besançon et celui de Strasbourg, à partir de 781 ou 782, de celui de Mayence, la plus vaste métropole de la chrétienté. L’actuel diocèse de Strasbourg comporte aussi des portions des diocèses de Toul, de Metz et de Spire qui étaient soumis au métropolitain de Trèves dès l’époque franque.

Les pouvoirs des métropolitains étaient étendus. Il leur revenait de confirmer l’élection – le cas échéant – et la consécration de leurs suffragants, qu’ils effectuaient généralement eux-mêmes, le plus souvent dans l’église métropolitaine. Ils perdirent ce droit lors du Concile de Trente.

Ils devaient également réunir des conciles provinciaux, au cours desquels étaient réglés des problèmes d’ordre théologique, de discipline ecclésiastique ou autres. Les décisions synodales étaient répercutées par les suffragants lors des synodes diocésains et jusque dans les chapitres ruraux par certains archidiacres. Bien plus, les Statuta provincialia Moguntina furent imprimés en 1512 par Heinrich Gran à Haguenau.

Il incombait également aux métropolitains de procéder à la visite canonique des évêchés qui dépendaient d’eux. Ce droit se heurta souvent à l’opposition du clergé du fait de la charge financière que cette démarche occasionnait ; il ne semble plus avoir été exercé au XVe siècle.

On pouvait faire appel de tous les jugements rendus au nom des évêques suffragants auprès du métropolitain, droit dont usèrent des communautés religieuses ou civiles, des clercs ainsi que des laïcs, le plus souvent pour des affaires d’intérêt, souvent des problèmes relatifs à la dîme. Il y eut des appels plus intéressants, tel celui du chapitre de Saint-Etienne de Strasbourg contre l’évêque Henri, qui, en 1265, avait voulu créer quatre prébendes de chanoinesses contrairement aux stipulations du statut de 1253, qui avait fixé l’effectif à 16. Bien des siècles plus tard, François Egon de Furstenberg, évêque de Strasbourg, rappela ce droit dans une lettre adressée à Louis XIV et, en 1782 encore, le chanoine Rumpler d’Obernai, y eut recours.

Le métropolitain avait également un devoir de surveillance de ses suffragants dans les domaines de la foi et de la discipline. Enfin il avait le pouvoir de conférer des indulgences.

Par droit de dévolution, il pouvait nommer aux bénéfices ecclésiastiques quand un suffragant avait négligé d’y pourvoir dans le temps prescrit par les canons.

Les droits des métropolitains furent réduits par le Concile de Trente et s’amenuisèrent encore lors du rattachement de l’Alsace à la France. Lorsqu’en 1790 la Constitution civile du clergé eut soumis les diocèses de l’Est de la France au métropolitain de Besançon, Louis René Edouard de Rohan fit savoir par une déclaration imprimée qu’il se sentait obligé de continuer à reconnaître l’autorité de l’archevêque de Mayence ; ce dernier jettera d’ailleurs l’anathème sur Brendel, évêque constitutionnel, et déclarera nulle la vente des biens ecclésiastiques.

Le nouveau diocèse concordataire de Strasbourg relèvera du métropolitain de Besançon jusqu’en 1874, avant de devenir exempt, c’est-à-dire relevant directement de Rome.

Bibliographie

DENISART (J.B.), Collection de décisions nouvelles et de notions relatives à la jurisprudence actuelle, 6e éd., Paris, 1768, p. 140-141.

PFLEGER (Luzian), « Die rechtlichen Beziehungen der Diözese Strassburg zur Mainzer Metropolitankirche », AEKG, 10, 1935, p. 1-78.

Notices connexes

Archidiacre

Chapitre rural

Dévolution (droit de)

Diocèse

Evêché

Kirche

Indulgence

Louis Schlaefli