Anniversaire (messe)

De DHIALSACE
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Par donation de biens ou de rentes à une institution religieuse (paroisse, couvent...), un particulier s’assurait, théoriquement à perpétuité, une messe dite pour le repos de son âme, généralement fixée au jour anniversaire de sa mort. Ces fondations étaient inscrites dans des registres aux noms différents selon le cas : nécrologe, obituaire, Seelbuch, liber vitae. Certains en fondaient plusieurs : ainsi il n’est pas rare de voir un prêtre le faire dans les différentes paroisses dans lesquelles il avait exercé son ministère. La rente constituée permettait de payer les frais des offices en question : dépense pour le luminaire, la rétribution du prêtre, du sacristain, de l’organiste éventuellement ...

Certaines fondations étaient plus complexes et requéraient, par exemple, plusieurs prêtres ou une procession sur la tombe du défunt. Ainsi Johannes Breusch, recteur d’Ebersmunster († 1508), avait fondé trois messes par semaine, un Salve à dire tous les jours pendant le Carême. En outre, une lampe devait être entretenue à perpétuité sur sa tombe. Le jour anniversaire de sa mort, dix prêtres devaient célébrer une messe à son intention ; il fallait aussi distribuer des aumônes aux pauvres. Le capital engagé permettait en outre d’entretenir les ornements liturgiques nécessaires et de payer le repas du jour anniversaire, qui réunissait entre 16 et 22 personnes selon les années (ABR H 172).

Ces fondations étaient, en bonne part, à l’origine du patrimoine des institutions religieuses d’Ancien Régime. Du fait de la confiscation des biens du clergé à l’époque de la Révolution, ces institutions - dans la mesure où elles avaient survécu - ne disposaient plus des revenus pour les assurer.

Les anniversaires fondés depuis lors ont dû être « réduits » à plusieurs reprises du fait des inflations successives. Certains sont encore célébrés actuellement, mais sans le decorum en usage avant le concile de Vatican II (ornements liturgiques noirs, chant du Libera devant un catafalque dressé à l’entrée du chœur, ...).

 

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Louis Schlaefli