Andlau (rivière)

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fluvius Andelaha (v. 900)

Affluent de la rive gauche de l’Ill, d’une longueur de 42,8 km, la rivière prend sa source sur le versant est du Champ du Feu. Ses affluents sont les Rohrbächel (rive gauche), Bettlerthalbach (rive droite), Breitbächel (g), Fischächel (d), Lautenbach (g), Sperberbächel (d), Straussbächel (d), Hasselbach (d), Haberbächel (d), Lutterbächel (d), Weiherbächel (d), Mühlbach ou canal de l’Andlau (d), Lohengraben (d), Hanf- ou Neuergraben (d), Kirneck (g), Dachsbächel (g), Nouvelle Scheer (d). L’Andlau est classée parmi les cours d’eau flottables et navigables. De Zellwiller à sa confluence avec l’Ill, la rivière était aménagée pour faciliter la navigation. A cette partie du cours d’eau, également désignée par Schiffbach ouSchiffgraben, était associée une franchise. D’après le droit coutumier, celle-ci s’étendait de chaque côté du bateau aussi loin que portait la rame du batelier (ABR H 2652). C’était donc le cours d’eau lui-même qui était franc ; personne ne pouvait y être poursuivi pour dettes. La partie canalisée de la rivière appartenait en indivis aux communautés de Barr, Mittelbergheim, Stotzheim, Zellwiller, Gertwiller, Bourgheim, Heiligenstein et Goxwiller. Un Hofmann, mentionné à partir du XVe siècle, était chargé de la surveillance de ce tronçon de la rivière (navigation et berges) et de la perception d’un péage fluvial.

Entre Zellwiller et Lipsheim, l’Andlau traverse une zone humide, un ancien marécage, le Bruch, ou Ried, de l’Andlau dont le paysage présente de grandes étendues de prés, de bouquets d’arbres, de taillis et de broussailles. Le Bruch est très peu peuplé. Les villages en occupent le pourtour et l’essentiel des espaces est consacré à l’élevage. Le bétail était mené aux pâturages par les nombreux Viehwege et Au qui pour l’essentiel, survivent dans la toponymie. Quelques pâturages étaient exploités en commun comme le Bruch de Zellwiller ou le pâturage indivis entre Bischoffsheim, Blaesheim, Krautergersheim (Gemeine Au). Les Riedakten de Bischoffsheim (1491) et le Rietbrief (1535) (AMS 1 AH 7569) réglaient les affaires concernant le Ried. Une fois l’an (Riedtage) les délégués des villages associés se réunissaient pour débattre des travaux communs (entretien des ponts et des puits, curage des fossés, etc.).

A partir de 1681, l’administration française initie une politique d’assèchement du Bruch, pour des raisons sanitaires mais aussi pour la mise en valeur des terres. Les nombreux fossés (Graben) du Ried de l’Andlau témoignent de ces importants travaux de drainage et d’irrigation qui se poursuivront jusque dans les premières décennies du XXe siècle.

Jean-Marie Holderbach

Bibliographie

HORRER (Philippe Xavier), Dictionnaire géographique, historique et politique de l’Alsace, Strasbourg, 1787, p. 176.

HANAUER (Auguste-Charles), Les paysans de l’Alsace au moyen âge. Etude sur les cours colongères de l’Alsace, Paris, Strasbourg, 1865, p. 178.

CLAUSS(Joseph Marie Benoît), Historischtopographisches Wörterbuch des Elsasses, Zabern, 1895, p. 35-36.

Reichsland Elsass-Lothringen, Strasbourg, 1903.

SCHAEFER (Roger), « L’histoire d’un marais rhénan : le Bruch de l’Andlau », Bull. de la Faculté des Lettres de Strasbourg, janvier 1965, p. 313-333.

WUNDER (Gerhard), Das Straßburger Landgebiet. Territorialgeschichte der einzelnen Teile des städtischen Herrschaftsbereiches vom 13. bis zum 18. Jahrhundert, Berlin, 1967, p 191.

SCHNITZLER-LENOBLE (Annik), Le Ried de l’Andlau. 7000 ans d’histoire naturelle et humaine aux portes de Strasbourg,Strasbourg, 1989.

 

Articles connexes

Au

Riedtage

Viehwege