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<p class="1-Entr" style="margin-top: 21.25pt;  text-align: justify">''<span style="font-family:"><span style="font-weight:normal">An</span></span>''<span style="font-family:"><span style="font-weight:normal">(''e'')''wand, Anwender''</span></span></p> <p class="2-Paragraphe" style="text-align: justify">Les termes d’''Anewand'' ou ''Anwand'' sont surtout utilisés dans le sud de l’Alsace, ceux d’''Anwender'' ou ''Anewender'' dans le nord de l’Alsace.</p> <p class="2-Paragraphe" style="text-align: justify">Pièce de terre ayant un axe de labourage perpendiculaire à un ensemble de parcelles contre lesquelles elle vient buter. Se présente parfois sous la forme d’une étroite bande de terre, appelée « tournière » sur laquelle les voisins bordiers ont, outre le droit de passage, l’autorisation de faire tourner leur charrue, ce qui constitue une « servitude de tourner réciproque et librement consentie ».</p> <p class="2-Paragraphe" style="text-align: justify">Cette tolérance se trouve confirmée par un certain nombre de devoirs&nbsp;: les exploitants des champs aboutissants (''Aufstösser'') sont tenus de piocher la terre qu’ils auront rendue compacte, voire de réensemencer la partie de l’''Anwand'' qui prolonge leur propre pièce de terre. En effet, les ''Anwender'' sont des parcelles autonomes au point de correspondre, parfois, à des unités de superficie (d’un ''Acker'' ou d’une ''Juchert''). Ils peuvent être doubles, s’ils séparent deux cantons dont les parcelles ont la même orientation, ou simples, s’ils marquent la limite entre deux séries de parcelles perpendiculaires les unes aux autres.. L’accumulation de terre produite sur l’''Anwand'' du fait du labour des aboutissants peut contribuer à la formation de petits (''Ackerberg'') ou de grands (''Rain'') talus, les deuxièmes, impropres à la mise en culture, étant parfois appelés «&nbsp;''hohe Anwander''&nbsp;» ou «&nbsp;''Abwander''&nbsp;» (à ne pas confondre avec ''Anwander''). La notion de frontière (''abwanden'' = ''abgrenzen'') qu’impliquent ces derniers s’efface dans le cas des ''Anwander'' qui sont soit exposés à la privatisation abusive des bouts de champs, soit, au contraire, dès le XIII<sup>e</sup> siècle, rattachés au domaine public en tant qu’''Allmend''.</p> <p class="2-Paragraphe" style="text-align: justify">D’une façon générale, prise dans le sens de la longueur, une pièce de terre a des « aboutissants », (''oben'', ''unten'') par opposition aux « tenants » qui limitent la même pièce de terre prise dans le sens de la largeur (''einseits'', ''anderseits'') d’où l’expression notariale « tenants et aboutissants ». Se dit aussi pour les propriétés immobilières, que l<span style="letter-spacing:.2pt">’</span>on connaît par tous les côtés.</p> <p class="2-Paragraphe" style="text-align: justify">[[File:Annwender2.jpg|frameless|center|200px|Annwender2.jpg|link=]]</p> <p class="2-Paragraphe" style="text-align: center">Deux positions de l’''Anwender'' par rapport aux parcelles voisines.<br/> Croquis d’après Jänichen, ''Beiträge zur Wirtschaftsgeschichte'', 1970, p. 59.</p>  
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<p class="1-Entr" style="margin-top: 21.25pt;  text-align: justify">''<span style="font-family:"><span style="font-weight:normal">An</span></span>''<span style="font-family:"><span style="font-weight:normal">(''e'')''wand, Anwender''</span></span></p> <p class="2-Paragraphe" style="text-align: justify">Les termes d’''Anewand'' ou ''Anwand'' sont surtout utilisés dans le sud de l’Alsace, ceux d’''Anwender'' ou ''Anewender'' dans le nord de l’Alsace.</p> <p class="2-Paragraphe" style="text-align: justify">Pièce de terre ayant un axe de labourage perpendiculaire à un ensemble de parcelles contre lesquelles elle vient buter. Se présente parfois sous la forme d’une étroite bande de terre, appelée « tournière » sur laquelle les voisins bordiers ont, outre le droit de passage, l’autorisation de faire tourner leur charrue, ce qui constitue une « servitude de tourner réciproque et librement consentie ».</p> <p class="2-Paragraphe" style="text-align: justify">Cette tolérance se trouve confirmée par un certain nombre de devoirs&nbsp;: les exploitants des champs aboutissants (''Aufstösser'') sont tenus de piocher la terre qu’ils auront rendue compacte, voire de réensemencer la partie de l’''Anwand'' qui prolonge leur propre pièce de terre. En effet, les ''Anwender'' sont des parcelles autonomes au point de correspondre, parfois, à des unités de superficie (d’un ''Acker'' ou d’une ''Juchert''). Ils peuvent être doubles, s’ils séparent deux cantons dont les parcelles ont la même orientation, ou simples, s’ils marquent la limite entre deux séries de parcelles perpendiculaires les unes aux autres.. L’accumulation de terre produite sur l’''Anwand'' du fait du labour des aboutissants peut contribuer à la formation de petits (''Ackerberg'') ou de grands (''Rain'') talus, les deuxièmes, impropres à la mise en culture, étant parfois appelés «&nbsp;''hohe Anwander''&nbsp;» ou «&nbsp;''Abwander''&nbsp;» (à ne pas confondre avec ''Anwander''). La notion de frontière (''abwanden'' = ''abgrenzen'') qu’impliquent ces derniers s’efface dans le cas des ''Anwander'' qui sont soit exposés à la privatisation abusive des bouts de champs, soit, au contraire, dès le XIII<sup>e</sup> siècle, rattachés au domaine public en tant qu’''Allmend''.</p> <p class="2-Paragraphe" style="text-align: justify">D’une façon générale, prise dans le sens de la longueur, une pièce de terre a des « aboutissants », (''oben'', ''unten'') par opposition aux « tenants » qui limitent la même pièce de terre prise dans le sens de la largeur (''einseits'', ''anderseits'') d’où l’expression notariale « tenants et aboutissants ». Se dit aussi pour les propriétés immobilières, que l<span style="letter-spacing:.2pt">’</span>on connaît par tous les côtés.</p> <p class="2-Paragraphe" style="text-align: justify">[[File:Annwender2.jpg|frameless|center|800px|Annwender2.jpg|link=]]</p> <p class="2-Paragraphe" style="text-align: center">Deux positions de l’''Anwender'' par rapport aux parcelles voisines.<br/> Croquis d’après Jänichen, ''Beiträge zur Wirtschaftsgeschichte'', 1970, p. 59.</p>  
 
== <span style="font-size:x-large">Bibliographie</span> ==
 
== <span style="font-size:x-large">Bibliographie</span> ==
 
<p class="8-Sourcespremire" style="text-align: justify">GRIMM (Jacob), ''Weisthümer. I. ''[... Oberelsass&nbsp;; Unterelsass.], Goettingen, 1840, t. IV, p. 58.</p> <p class="8-Sources" style="text-align: justify">HIMLY (François-Jacques), ''Dictionnaire ancien alsacien-français. XIII<sup>e</sup>-XVIII<sup>e</sup> siècles'', Strasbourg, 1983, p. 7.</p> <p class="8-Sources" style="text-align: justify">JÄNICHEN (Hans), ''Beiträge zur Wirtschaftsgeschichte des schwäbischen Dorfes'', 1970, p. 57-69.</p> <p class="8-Sources" style="text-align: justify">LACHIVER (Marcel), ''Dictionnaire du monde rural. Les mots du passé'', Paris, 1997, p. 27.</p>  
 
<p class="8-Sourcespremire" style="text-align: justify">GRIMM (Jacob), ''Weisthümer. I. ''[... Oberelsass&nbsp;; Unterelsass.], Goettingen, 1840, t. IV, p. 58.</p> <p class="8-Sources" style="text-align: justify">HIMLY (François-Jacques), ''Dictionnaire ancien alsacien-français. XIII<sup>e</sup>-XVIII<sup>e</sup> siècles'', Strasbourg, 1983, p. 7.</p> <p class="8-Sources" style="text-align: justify">JÄNICHEN (Hans), ''Beiträge zur Wirtschaftsgeschichte des schwäbischen Dorfes'', 1970, p. 57-69.</p> <p class="8-Sources" style="text-align: justify">LACHIVER (Marcel), ''Dictionnaire du monde rural. Les mots du passé'', Paris, 1997, p. 27.</p>  

Version du 18 octobre 2019 à 14:17

An(e)wand, Anwender

Les termes d’Anewand ou Anwand sont surtout utilisés dans le sud de l’Alsace, ceux d’Anwender ou Anewender dans le nord de l’Alsace.

Pièce de terre ayant un axe de labourage perpendiculaire à un ensemble de parcelles contre lesquelles elle vient buter. Se présente parfois sous la forme d’une étroite bande de terre, appelée « tournière » sur laquelle les voisins bordiers ont, outre le droit de passage, l’autorisation de faire tourner leur charrue, ce qui constitue une « servitude de tourner réciproque et librement consentie ».

Cette tolérance se trouve confirmée par un certain nombre de devoirs : les exploitants des champs aboutissants (Aufstösser) sont tenus de piocher la terre qu’ils auront rendue compacte, voire de réensemencer la partie de l’Anwand qui prolonge leur propre pièce de terre. En effet, les Anwender sont des parcelles autonomes au point de correspondre, parfois, à des unités de superficie (d’un Acker ou d’une Juchert). Ils peuvent être doubles, s’ils séparent deux cantons dont les parcelles ont la même orientation, ou simples, s’ils marquent la limite entre deux séries de parcelles perpendiculaires les unes aux autres.. L’accumulation de terre produite sur l’Anwand du fait du labour des aboutissants peut contribuer à la formation de petits (Ackerberg) ou de grands (Rain) talus, les deuxièmes, impropres à la mise en culture, étant parfois appelés « hohe Anwander » ou « Abwander » (à ne pas confondre avec Anwander). La notion de frontière (abwanden = abgrenzen) qu’impliquent ces derniers s’efface dans le cas des Anwander qui sont soit exposés à la privatisation abusive des bouts de champs, soit, au contraire, dès le XIIIe siècle, rattachés au domaine public en tant qu’Allmend.

D’une façon générale, prise dans le sens de la longueur, une pièce de terre a des « aboutissants », (oben, unten) par opposition aux « tenants » qui limitent la même pièce de terre prise dans le sens de la largeur (einseits, anderseits) d’où l’expression notariale « tenants et aboutissants ». Se dit aussi pour les propriétés immobilières, que lon connaît par tous les côtés.

Annwender2.jpg

Deux positions de l’Anwender par rapport aux parcelles voisines.
Croquis d’après Jänichen, Beiträge zur Wirtschaftsgeschichte, 1970, p. 59.

Bibliographie

GRIMM (Jacob), Weisthümer. I. [... Oberelsass ; Unterelsass.], Goettingen, 1840, t. IV, p. 58.

HIMLY (François-Jacques), Dictionnaire ancien alsacien-français. XIIIe-XVIIIe siècles, Strasbourg, 1983, p. 7.

JÄNICHEN (Hans), Beiträge zur Wirtschaftsgeschichte des schwäbischen Dorfes, 1970, p. 57-69.

LACHIVER (Marcel), Dictionnaire du monde rural. Les mots du passé, Paris, 1997, p. 27.

Notices connexes

Abwand

Anstoss

Anstösser

Aufstoss

Canton

Gegenstoss

Gewand

Jean-Michel Boehler