Paroisse Sainte-Madeleine de Strasbourg (1803)
Devenue église paroissiale dès 1790 par transfert de la paroisse de Saint-Étienne (v. Paroisses de Strasbourg), puis magasin de la garnison, l’ancienne église conventuelle est définitivement affectée à la paroisse à laquelle elle donne son nom en 1803. Les locaux du couvent sont ultérieurement affectés à l’orphelinat de la ville, qui disparaît dans un incendie en 1904. Il détruit aussi l’église paroissiale en partie.
L’église conventuelle gothique de Sainte-Madeleine se signalait par les vitraux de son chœur réalisés par le célèbre maître verrier Peter Hemmel d’Andlau (v. 1420-Strasbourg après 1501). Église et vitraux ont fait l’objet de descriptions ainsi que d’études photographiques en 1898 (Schickelé, alors curé de Sainte-Madeleine) en 1902 et 1903.
Trois vitraux de l’église Sainte-Madeleine sont exposés au musée de l’Œuvre Notre-Dame (v. Pénitentes de Sainte-Madeleine). Ils font partie d’un cycle de la Passion. « La palette très étendue des verres utilisés et leurs coupes savantes, la peinture sur verre très maîtrisée, le style des visages et des drapés… sont des caractéristiques propres de la brillante production des peintres verriers strasbourgeois du dernier tiers du XVe siècle. »
Ils ont sans doute représenté une des grosses dépenses du chantier. Les donateurs appartiennent aux grandes familles du patriciat strasbourgeois. Ils sont représentés, avec leurs armoiries au bas des panneaux peints de l’ancien maître autel, attribués à Henri Lutzelman (v. 1488), transférés ultérieurement dans le chœur de l’église catholique de Saint-Pierre-le-Vieux, où on peut les admirer actuellement (2023) (Dictionnaire des Monuments historiques, Strasbourg, Église catholique Sainte-Madeleine, p. 458 ; Église Saint-Pierre-le-Vieux, p. 463).
L’église Sainte-Madeleine a été détruite par un incendie en 1904. Dès 1907, la municipalité de Strasbourg décide de la reconstruire et le chantier est confié à Fritz Beblo qui avait aussi remporté le concours. Le chœur de l’église des Pénitentes est conservé comme chapelle latérale, perpendiculaire à la nouvelle église. Sainte-Madeleine est à nouveau détruite par le bombardement du 11 août 1944 et est reconstruite à l’identique en 1958.
Bibliographie
SCHICKELE (Modeste), Die Sankt Magdalena Kirche zu Strassburg, Strasbourg, 1896 (et album photographique Innenansicht et Glasmalereien, 1896 (BNUS).
SPEICH (Eugène), St. Magdalena in Strassburg: Geschichte des Klosters und der Pfarrei, Strasbourg, 1937.
GATOUILAT (François), « Un panneau de Sainte-Madeleine de Strasbourg entre au Musée de l’Œuvre Notre-Dame », CAAH (1994), p. 141-146.
TOURSEL-HARSTER (Dominique), BECK (Jean-Pierre), BRONNER (Guy), préface BISCHOFF (Georges), Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, 1994.
SCHLAEFLI (Louis), « Le couvent des Pénitentes de Sainte-Madeleine à Strasbourg, Notes historiques et artistiques. Leçons d’un obituaire », Annuaire de la Société des Amis du Vieux Strasbourg (1998), p. 57-69.
Notices connexes
Pénitentes de Sainte-Madeleine
François Igersheim