Métier
Amt, Handwerk, Zunft
Ce mot recouvre plusieurs sens. Il désigne d’abord la profession exercée par un artisan et se traduit par Handwerk, d’où le mot Handwerker, ou une profession relevant du commerce : les Händler, les Menger, etc. Les métiers concernent aussi le travail de la terre (Akckerleute, Gärtner, etc.). Le mot désigne ensuite un métier comme activité dans son ensemble : le tissage, le tannage…
Jusqu’au XIIe siècle, les seigneurs détenaient plusieurs métiers (artisans et marchands) qui travaillaient pour eux. Ainsi, l’évêque de Strasbourg détenait et organisait les métiers, appelés alors Ämter, par le biais du burgrave qu’il nommait. Les douze métiers travaillant spécifiquement pour l’évêque étaient des Kammerhandwerke (voir : Mosbacher). C’est dans la seconde moitié du XIIIe siècle que les Ämter ou officia deviennent des antwerke.
Le métier désigne ensuite la réunion des artisans pratiquant le même métier en une collectivité d’intérêts. Pour les métiers manuels, on utilise le mot Handwerk. Il représente ainsi la forme ancienne de ce que recouvre le mot Zunft, qui n’est apparu que progressivement, lorsque ces regroupements se sont structurés et sont entrés dans le gouvernement des villes, à partir du XIVe siècle, sous le vocable corporation. Cependant, le terme métier continuait d’être en usage. Il indique soit un seul métier lorsque celui-ci comprend un nombre important de membres qui, versant une cotisation, permettent le financement de la structure, soit une pluralité de métiers, apparentés ou non. Dans les sources, il n’est pas rare que les mots Handwerk et Zunft soient interchangeables, ce qui conduit parfois à une confusion que l’analyse du contexte permet de clarifier.
Bibliographie
MOSBACHER (Helga), "Kammerhandwerk, Ministerialität und Bürgertum in Straßburg", ZGO 119, 1971, p. 33-173.
Notices connexes
Monique Debus Kehr