Croix (chemin de) : Différence entre versions

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Version actuelle datée du 28 septembre 2021 à 11:38

Fußfälle, Kreuzweg, Via crucis

La dévotion du chemin de croix (Kreuzwegandacht) était usitée à l’origine en Italie et surtout à Jérusalem, où les pèlerins visitaient les stations de la voie qu’avait parcourue le Christ lors de sa Passion et y priaient. Dès le XVe siècle, les franciscains ont diffusé dans la chrétienté ce pieux usage. Il s’appuie sur la représentation figurée de la Passion de Jésus, notamment des épisodes qui ont marqué l’itinéraire depuis sa condamnation par Ponce Pilate jusqu’à sa mise au tombeau.

Le terme allemand de Fußfall (-älle) est à mettre en relation avec les formes primitives du chemin de croix : il ne comportait que sept stations qui rappelaient que Jésus est tombé sept fois : « Près de la maison de Pilate, près de la mère de Dieu, près de Simon de Cyrène, près de Véronique, près du tribunal, près des femmes pieuses, près de la montée du Calvaire. » (Rippel, p. 685). Ce terme figure notamment sur une station (Bildstock) à Avolsheim, près du Dompeter, ainsi que sur les vestiges de la dernière station de l’ancien chemin de croix de Marlenheim.

Dans sa forme ancienne, le chemin de croix ne comprenait que sept stations. Ce n’est que vers 1731 que le chemin de croix de quatorze stations tend à s’imposer avec un programme thématique relativement stable :

Ie station Jésus est condamné à mort.

IIe station Jésus est chargé de la croix.

IIIe station Jésus tombe sous le poids de la croix.

IVe station Marie, avec saint Jean, rencontre Jésus.

Ve station Simon de Cyrène est chargé de la croix.

VIe station Véronique essuie le visage de Jésus.

VIIe station Jésus tombe pour la deuxième fois.

VIIIe station Les femmes se lamentent sur Jésus.

IXe station Jésus tombe une dernière fois près du Calvaire.

Xe station Jésus est dépouillé de ses vêtements ; il est abreuvé de fiel et de vinaigre

XIe station Jésus est attaché sur la croix.

XIIe station Jésus meurt sur la croix.

XIIIe station Le corps de Jésus est descendu de la croix.

XIVe station Le corps de Jésus est mis au tombeau.

Cependant ni les thèmes, ni le nombre de stations ne sont pour autant figés. Ainsi apparaissent les thèmes de l’agonie de Jésus à Gethsémani (Nordheim), Pâques, l’Ascension et la Pentecôte (Marmoutier-Koppberg) ou encore la scène de et l’Invention de la Vraie Croix par sainte Hélène (Dompeter, Rosheim).

Selon les préceptes de l’Église, une station est représentée par une simple croix ; elle en constitue l’élément central et nécessaire. Le décor et l’iconographie, quels que soient les techniques et les matériaux mis en oeuvre, relèvent du domaine purement artistique et ne sont soumis à aucune règle. A chaque station peut être associée une indulgence (Avolsheim).

La plupart des chemins de croix se trouvent à l’intérieur des édifices cultuels. Le plus souvent, il s’agit de tableaux ou de bas-reliefs, plus rarement de peintures sous verre, accrochés sur le pourtour de la nef des églises. Dans certaines localités (Hohatzenheim, 1772 ; Pfettisheim, 1775 ; Still, 1789) des suites sculptées de quatorze stations ont été érigées dans la nature; elles sont implantées autour de l’église (Lipsheim) ou sur le flanc d’une hauteur par analogie avec la montée vers le Golgotha (Hohengoeft, Marlenheim). Enfin, dans quelques cas, le chemin de croix jalonne un itinéraire de pèlerinage (Molsheim – Notre-Dame d’Altbronn, Haguenau – Marienthal).

A certaines occasions de l’année, notamment le Vendredi saint, on récitait des prières devant chaque station ; des indulgences étaient attachées à cette pratique. Des livrets spécifiques à cette dévotion furent édités, le plus souvent ornés de gravures.

 

Bibliographie

RIPPEL (Gregorius), Alterthumb, Vrsprung, und Bedeutung, Aller Ceromonien, Gebraeuchen, ... der H. Catholischen Kirche, Strasbourg, 1723.

CROMER (Georges), Flur- und Wegkreuze in der Umgegend von Haguenau, Haguenau, 1922, p. 6-7.

GERLINGER (Henri), « Chemin de croix », RA 1934, p. 516.

JOACHIM (Jules), « Chemin de croix », RA 1936, p. 310.

Lexikon für Theologie und Kirche, Freiburg, 1961, VI, p. 627.

ENGEL (Roger), Croix rurales anciennes des environs de Saverne et du Kochersberg, Saverne, 1974, p. 7 (contribution O. Seemann), 47-48, 68, 73, 76.

FRITSCH (Emmanuel), « Quelques aspects concernant les chemins de croix en Alsace », Dialogues Transvosgiens, n° 18, 2003, p. 73-86.

Fédération des Société d’histoire et d’archéologie d’Alsace – Commission inventaire et sauvegarde des petits monuments ruraux d’Alsace (en particulier les inventaires réalisés par Roger Engel, Paul Marbach, Marcel Starke).

Notice connexe

Calvaire, crucifixion

Jean-Marie Holderbach,Louis Schlaefli