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Version actuelle datée du 28 juin 2021 à 09:29
Champ, quartier, sole
1. Au sens premier du terme, le mot « campus » ou « Feld » désigne, dans le vocabulaire agraire, toute pièce de terre consacrée aux labours, par opposition aux « Reben » (vignes) et aux « Matten » (prés). La distinction est nettement établie par les terriers ; elle apparaît également dans les sources seigneuriales en différentes occasions : pour des raisons de simple localisation (AHR 1E 77/17, « die Acker im Feld », Ostheim, 1744) ; lors de la plantation ou du déplacement de bornes (AC Mundolsheim, Policeÿ-Ordnung der Herrschaft Mundolsheim und Mittelhausbergen, 1778, art. 14) ; lors d’une conversion culturale (ABR 8E 130/7, «in veldt zu verwandlen », Hart d’Eschau, 1728).
2. Le mot peut être utilisé pour qualifier une partie du finage (Aussenfeld / Innenfeld ; Gemeinfeld), ou, plus spécialement, une « sole » ou « saison » appelée «Feld » ou « Zelg » (Sommerfeld / Winterfeld/ Brachfeld dans le cas de l’assolement triennal ;Fruchtfeld, Weizenfeld, Kornfeld, Haberfeld, etc.), indication parfois difficile à distinguer de celle relative à la situation géo-topographique (Oberfeld, Mittelfeld, Niederfeld) d’une parcelle de labour. En Haute-Alsace, le mot de « Zelg » se substitue à celui de « Feld », la transition s’effectuant grosso modo entre Rouffach et Ensisheim.
3. Le mot entre, en suffixe, dans la composition d’un grand nombre de lieux-dits (« im Grossfeld », « im Kleinfeld », « im Himmolsheimer Feld », « im Bertzenfeld », pour s’en tenir à quelques exemples du Kochersberg).
Bibliographie
JUILLARD (Étienne), La vie rurale dans la plaine de Basse-Alsace. Etude de géographie sociale, Strasbourg, 1953, p. 151-182.
BEYER (Ernest), « Champs, assolements et labours en dialecte alsacien », Paysans d’Alsace, Strasbourg, 1959, p. 474-475, 496-498.
BOEHLER (Jean-Michel), La paysannerie de la plaine d’Alsace (1648-1789), 3 vol., Strasbourg, 1994, t. I, p. 730-732.
Notices connexes
Jean-Michel Boehler