Oculiste : Différence entre versions

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Longtemps, le terme d’''Oculist'' ne renvoie pas à la spécialité médicale telle que nous la concevons de nos jours. En 1779 encore, le Docteur Wenner, correspondant à Obernai de la Société royale de Médecine, le range au nombre des « empiriques », au même titre que ceux qui sont qualifiés d’« ''Operator'' » ou de « ''Stein- oder Bruchschneider'' » (Archives de la Société royale de Médecine 199/3, 30 juin 1779).
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Longtemps, le terme d’''Oculist'' ne renvoie pas à la spécialité médicale telle que nous la concevons de nos jours. En 1779 encore, le Docteur Wenner, correspondant à Obernai de la Société royale de Médecine, le range au nombre des « empiriques », au même titre que ceux qui sont qualifiés d’« ''Operator'' » ou de « ''Stein- oder Bruchschneider'' » (Archives de la Société royale de Médecine 199/3, 30 juin 1779).
  
C’est cependant dans la seconde moitié du XVIII<sup>e</sup> siècle que le mot prend la signification précise que nous lui connaissons. On trouve certes déjà chez Grüninger une gravure de 1514, intitulée « Le Christ oculiste », dans l’ouvrage de Thomas Murner. Mais c’est bien plus tard que Jacques Daviel, « chirurgien et oculiste du roi » (1696-1762), dont la présence à Strasbourg est attestée en 1761, est considéré comme l’un des spécialistes des opérations de la cataracte (il fut le premier à procéder avec succès à une telle intervention) et l’un des initiateurs de « l’oculistique » qui deviendra par la suite « l’ophtalmologie », au même titre que les Hommel, Nicolaï, Schurer et Lobstein, tous « opérateurs » ou universitaires de renom strasbourgeois. Mais le terme d’« oculiste », utilisé dans ce sens, est, semble-t-il, réservé à une littérature savante spécialisée dans la chirurgie ou la médecine.
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C’est cependant dans la seconde moitié du XVIII<sup>e</sup> siècle que le mot prend la signification précise que nous lui connaissons. On trouve certes déjà chez Grüninger une gravure de 1514, intitulée «&nbsp;Le Christ oculiste&nbsp;», dans l’ouvrage de Thomas Murner. Mais c’est bien plus tard que Jacques Daviel, «&nbsp;chirurgien et oculiste du roi&nbsp;» (1696-1762), dont la présence à Strasbourg est attestée en 1761, est considéré comme l’un des spécialistes des opérations de la cataracte (il fut le premier à procéder avec succès à une telle intervention) et l’un des initiateurs de «&nbsp;l’oculistique&nbsp;» qui deviendra par la suite «&nbsp;l’ophtalmologie&nbsp;», au même titre que les Hommel, Nicolaï, Schurer et Lobstein, tous «&nbsp;opérateurs&nbsp;» ou universitaires de renom strasbourgeois. Mais le terme d’«&nbsp;oculiste&nbsp;», utilisé dans ce sens, est, semble-t-il, réservé à une littérature savante spécialisée dans la chirurgie ou la médecine.
  
 
== Bibliographie ==
 
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<span style="text-transform:uppercase">Mantz</span> (Jean-Marie) (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, 1997, p. 84-85.
 
<span style="text-transform:uppercase">Mantz</span> (Jean-Marie) (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, 1997, p. 84-85.
  
POULIQUEN (Yves), ''Un oculiste au Siècle des Lumières : Jacques Daviel (1693-1762)'', Paris, 1999.
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POULIQUEN (Yves), ''Un oculiste au Siècle des Lumières&nbsp;: Jacques Daviel (1693-1762)'', Paris, 1999.
  
 
== Notices connexes ==
 
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[[Médecine|Médecine-Médecin]]
 
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<p class="9-Signature" style="text-align: right;">'''Jean-Michel Boehler, Monique Debus Kehr'''</p>
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<p class="9-Signature" style="text-align: right">'''Jean-Michel Boehler, Monique Debus Kehr'''</p>
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Version actuelle datée du 8 avril 2024 à 11:19

Longtemps, le terme d’Oculist ne renvoie pas à la spécialité médicale telle que nous la concevons de nos jours. En 1779 encore, le Docteur Wenner, correspondant à Obernai de la Société royale de Médecine, le range au nombre des « empiriques », au même titre que ceux qui sont qualifiés d’« Operator » ou de « Stein- oder Bruchschneider » (Archives de la Société royale de Médecine 199/3, 30 juin 1779).

C’est cependant dans la seconde moitié du XVIIIe siècle que le mot prend la signification précise que nous lui connaissons. On trouve certes déjà chez Grüninger une gravure de 1514, intitulée « Le Christ oculiste », dans l’ouvrage de Thomas Murner. Mais c’est bien plus tard que Jacques Daviel, « chirurgien et oculiste du roi » (1696-1762), dont la présence à Strasbourg est attestée en 1761, est considéré comme l’un des spécialistes des opérations de la cataracte (il fut le premier à procéder avec succès à une telle intervention) et l’un des initiateurs de « l’oculistique » qui deviendra par la suite « l’ophtalmologie », au même titre que les Hommel, Nicolaï, Schurer et Lobstein, tous « opérateurs » ou universitaires de renom strasbourgeois. Mais le terme d’« oculiste », utilisé dans ce sens, est, semble-t-il, réservé à une littérature savante spécialisée dans la chirurgie ou la médecine.

Bibliographie

MURNER (Thomas), Die Narrenbeschwörung, Strasbourg, 1556.

Mantz (Jean-Marie) (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, 1997, p. 84-85.

POULIQUEN (Yves), Un oculiste au Siècle des Lumières : Jacques Daviel (1693-1762), Paris, 1999.

Notices connexes

Médecine-Médecin

Jean-Michel Boehler, Monique Debus Kehr