Burggraf : Différence entre versions

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<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Il faut éviter de traduire ce mot par « burgrave », nom qui, surtout depuis Victor Hugo, évoque un seigneur châtelain, alors que le Burggraf est un officier seigneurial résidant en ville.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">1. À Strasbourg, depuis le début du XII<sup>e</sup> siècle, le ''Burggraf ''– en latin''(urbis)'' ''prefectus'' ou ''burgravius'' – est l’un des quatre ministériaux auxquels l’évêque a confié l’administration de la ville (à cette époque, en effet, ''burg'' signifie « ville »). Il est chargé de l’entretien des fortifications et des ponts de la « vieille ville », de la police des métiers et des marchés. Au XII<sup>e</sup> siècle, l’office devient héréditaire dans une famille qui en prend le nom, et qui conserve ce nom lorsqu’elle perd l’office (au plus tard en 1258 : RBS II 1531). La paix entre l’évêque et la ville, après la bataille de Hausbergen, stipule que le''Burggraf'' devra être un ministériel, mais ne réduit en rien ses pouvoirs (RBS II 1724). Ils seront néanmoins peu à peu rognés par le Conseil. Le ''Burggraf'' conserve toutefois, jusqu’au XV<sup>e</sup> siècle, un réel contrôle sur certains métiers, qui continuent à lui payer des redevances aussi longtemps qu’il défend leur monopole professionnel (Alioth I 79-81).</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;"><span style="font-size:larger;">'''Bibliographie'''</span></p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">KLEWITZ (Hans Walter), ''Geschichte der Ministerialität im Elsaß'', 1929, en part. p. 36‑37 et 71‑73 (liste des B. de 1116 à 1262, viciée par la confusion entre nom de fonction et patronyme).</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">ALIOTH (Martin), ''Gruppen an der Macht : Zünfte und Patriziat in Straßburg im 14. und 15. Jahrhundert'', Bâle et Frankfurt/Main, 2 vol., 1988.&nbsp;, I, p. 76‑93 & II, p. 525‑27 (liste des B. de 1231 à 1483).</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">2. Dans certaines régions, le terme de ''Burggraf'' sert à désigner un bailli ou un ''Burgvogt''. En Alsace, ce n’est pas le cas, sauf qu’à Haguenau, un ''Burggraf ''royal est attesté une seule fois en 1276 (AD II 13 n° 707) ; les conclusions qu’en tire Hans NIESE vont sans doute trop loin. Au XIV<sup>e</sup> siècle, le bailli de Lauterbourg est appelé alternativement''Vogt'' et ''Burggraf'', mais cette ville n’est pas alors en Alsace.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">'''<span style="font-size:larger;">Bibliographie</span>'''</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">NIESE (Hans), <u>Die Verwaltung des Reichsgutes im 13. Jh.</u>, 1905, p. 82 et 177.</p>
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== <span style="font-size:x-large;">Notices connexes</span> ==
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Il faut éviter de traduire ce mot par «&nbsp;burgrave&nbsp;», nom qui, surtout depuis Victor Hugo, évoque un seigneur châtelain, alors que le Burggraf est un officier seigneurial résidant en ville.
<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">[[Burg|''Burg'']]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">[[Burgvogt|''Burgvogt'']]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">[[Château_fort|Château fort]]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: right;">'''Bernhard Metz'''</p>
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1. À Strasbourg, depuis le début du XII<sup>e</sup> siècle, le ''Burggraf ''– en latin''(urbis)'' ''prefectus'' ou ''burgravius'' – est l’un des quatre ministériaux auxquels l’évêque a confié l’administration de la ville (à cette époque, en effet, ''burg'' signifie «&nbsp;ville&nbsp;»). Il est chargé de l’entretien des fortifications et des ponts de la «&nbsp;vieille ville&nbsp;», de la police des métiers et des marchés. Au XII<sup>e</sup> siècle, l’office devient héréditaire dans une famille qui en prend le nom, et qui conserve ce nom lorsqu’elle perd l’office (au plus tard en 1258&nbsp;: RBS II 1531). La paix entre l’évêque et la ville, après la bataille de Hausbergen, stipule que le''Burggraf'' devra être un ministériel, mais ne réduit en rien ses pouvoirs (RBS II 1724). Ils seront néanmoins peu à peu rognés par le Conseil. Le ''Burggraf'' conserve toutefois, jusqu’au XV<sup>e</sup> siècle, un réel contrôle sur certains métiers, qui continuent à lui payer des redevances aussi longtemps qu’il défend leur monopole professionnel (Alioth I 79-81).
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KLEWITZ (Hans Walter), ''Geschichte der Ministerialität im Elsaß'', 1929, en part. p. 36‑37 et 71‑73 (liste des B. de 1116 à 1262, viciée par la confusion entre nom de fonction et patronyme).
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ALIOTH (Martin), ''Gruppen an der Macht&nbsp;: Zünfte und Patriziat in Straßburg im 14. und 15. Jahrhundert'', Bâle et Frankfurt/Main, 2 vol., 1988.&nbsp;, I, p. 76‑93 & II, p. 525‑27 (liste des B. de 1231 à 1483).
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2. Dans certaines régions, le terme de ''Burggraf'' sert à désigner un bailli ou un ''Burgvogt''. En Alsace, ce n’est pas le cas, sauf qu’à Haguenau, un ''Burggraf ''royal est attesté une seule fois en 1276 (AD II 13 n° 707)&nbsp;; les conclusions qu’en tire Hans NIESE vont sans doute trop loin. Au XIV<sup>e</sup> siècle, le bailli de Lauterbourg est appelé alternativement''Vogt'' et ''Burggraf'', mais cette ville n’est pas alors en Alsace.
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Version actuelle datée du 28 mars 2021 à 15:51

Il faut éviter de traduire ce mot par « burgrave », nom qui, surtout depuis Victor Hugo, évoque un seigneur châtelain, alors que le Burggraf est un officier seigneurial résidant en ville.

1. À Strasbourg, depuis le début du XIIe siècle, le Burggraf – en latin(urbis) prefectus ou burgravius – est l’un des quatre ministériaux auxquels l’évêque a confié l’administration de la ville (à cette époque, en effet, burg signifie « ville »). Il est chargé de l’entretien des fortifications et des ponts de la « vieille ville », de la police des métiers et des marchés. Au XIIe siècle, l’office devient héréditaire dans une famille qui en prend le nom, et qui conserve ce nom lorsqu’elle perd l’office (au plus tard en 1258 : RBS II 1531). La paix entre l’évêque et la ville, après la bataille de Hausbergen, stipule que leBurggraf devra être un ministériel, mais ne réduit en rien ses pouvoirs (RBS II 1724). Ils seront néanmoins peu à peu rognés par le Conseil. Le Burggraf conserve toutefois, jusqu’au XVe siècle, un réel contrôle sur certains métiers, qui continuent à lui payer des redevances aussi longtemps qu’il défend leur monopole professionnel (Alioth I 79-81).

Bibliographie

KLEWITZ (Hans Walter), Geschichte der Ministerialität im Elsaß, 1929, en part. p. 36‑37 et 71‑73 (liste des B. de 1116 à 1262, viciée par la confusion entre nom de fonction et patronyme).

ALIOTH (Martin), Gruppen an der Macht : Zünfte und Patriziat in Straßburg im 14. und 15. Jahrhundert, Bâle et Frankfurt/Main, 2 vol., 1988. , I, p. 76‑93 & II, p. 525‑27 (liste des B. de 1231 à 1483).

 

2. Dans certaines régions, le terme de Burggraf sert à désigner un bailli ou un Burgvogt. En Alsace, ce n’est pas le cas, sauf qu’à Haguenau, un Burggraf royal est attesté une seule fois en 1276 (AD II 13 n° 707) ; les conclusions qu’en tire Hans NIESE vont sans doute trop loin. Au XIVe siècle, le bailli de Lauterbourg est appelé alternativementVogt et Burggraf, mais cette ville n’est pas alors en Alsace.

Bibliographie

NIESE (Hans), Die Verwaltung des Reichsgutes im 13. Jh., 1905, p. 82 et 177.

 

Notices connexes

Burg

Burgvogt

Château fort

Bernhard Metz