Burgvogt : Différence entre versions
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− | <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Commandant de la garnison d’un château ; en fr. médiéval, l’équivalent est châtelain, mais comme ce mot désigne aussi le seigneur possesseur d’un château, on ne devrait l’utiliser que lorsque toute ambiguïté est exclue.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">On trouve dès le XII<sup>e</sup> siècle des ''advocati'' dans des localités dotées d’un château, comme Altkirch ou Thann. On ignore s’il s’agit de simples ''Burgvögte'' ou de baillis à compétence territoriale, ayant leur siège dans un château. Mais il se peut qu’au XII<sup>e</sup> siècle les compétences d’un ''advocatus'' ne soient pas encore bien délimitées. C’est rarement avant le XIV<sup>e</sup> siècle, voire le XV<sup>e</sup> siècle qu’on repère nettement des ''Burgvögte'' uniquement responsables de leur château, soit que celui-ci ne soit pas le centre d’une seigneurie, soit que celle-ci soit confiée à un autre, comme p. ex. à Thann ou Hohnack. Il se peut que dans certains cas le recours à un ''Burgvogt'' salarié soit la conséquence du fait que les ''Burgmannen'' ne font plus régulièrement leur service – bien qu’il y ait des châteaux, comme Bernstein et Ullenburg, où ''Burgvogt'' et ''Burgmannen'' sont simultanément attestés.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">La fonction de ''Burgvogt'' est contraignante et ingrate, surtout dans un château de montagne inconfortable et isolé. Et on ne sait trop si elle est bien payée, car sa rétribution, dite ''Burghut'', comprend toujours des avantages en nature non chiffrables ; elle inclut d’ailleurs celle de la garnison, que le ''Burgvogt'' doit nourrir et salarier. Cette fonction est assumée tantôt par des cadets de la petite noblesse, comme Philipp von Lichtenau à Hohkoenigsburg en 1633, tantôt, au moins depuis la fin du XIV<sup>e</sup> siècle, par des roturiers de toute sorte. On peut y voir un indice de la perte d’importance de nombreux châteaux depuis la fin du Moyen Âge, qui se remarque aussi au fait que les sources françaises de l’époque moderne rendent ''Burgvogt'' par « concierge », et qu’à Frankenburg, à la fin du XVI<sup>e</sup> siècle, le même Claus Colmar est appelé tantôt ''vogt'', tantôt ''schütz'', ce qui indique que sa principale activité est celle de garde-chasse (et forestier, comme plus d’un de ses collègues des XVI<sup>e</sup> & XVII<sup>e</sup> siècle).</p> | + | <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Commandant de la garnison d’un château ; en fr. médiéval, l’équivalent est châtelain, mais comme ce mot désigne aussi le seigneur possesseur d’un château, on ne devrait l’utiliser que lorsque toute ambiguïté est exclue.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">On trouve dès le XII<sup>e</sup> siècle des ''advocati'' dans des localités dotées d’un château, comme Altkirch ou Thann. On ignore s’il s’agit de simples ''Burgvögte'' ou de baillis à compétence territoriale, ayant leur siège dans un château. Mais il se peut qu’au XII<sup>e</sup> siècle les compétences d’un ''advocatus'' ne soient pas encore bien délimitées. C’est rarement avant le XIV<sup>e</sup> siècle, voire le XV<sup>e</sup> siècle qu’on repère nettement des ''Burgvögte'' uniquement responsables de leur château, soit que celui-ci ne soit pas le centre d’une seigneurie, soit que celle-ci soit confiée à un autre, comme p. ex. à Thann ou Hohnack. Il se peut que dans certains cas le recours à un ''Burgvogt'' salarié soit la conséquence du fait que les ''Burgmannen'' ne font plus régulièrement leur service – bien qu’il y ait des châteaux, comme Bernstein et Ullenburg, où ''Burgvogt'' et ''Burgmannen'' sont simultanément attestés.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">La fonction de ''Burgvogt'' est contraignante et ingrate, surtout dans un château de montagne inconfortable et isolé. Et on ne sait trop si elle est bien payée, car sa rétribution, dite ''Burghut'', comprend toujours des avantages en nature non chiffrables ; elle inclut d’ailleurs celle de la garnison, que le ''Burgvogt'' doit nourrir et salarier. Cette fonction est assumée tantôt par des cadets de la petite noblesse, comme Philipp von Lichtenau à Hohkoenigsburg en 1633, tantôt, au moins depuis la fin du XIV<sup>e</sup> siècle, par des roturiers de toute sorte. On peut y voir un indice de la perte d’importance de nombreux châteaux depuis la fin du Moyen Âge, qui se remarque aussi au fait que les sources françaises de l’époque moderne rendent ''Burgvogt'' par « concierge », et qu’à Frankenburg, à la fin du XVI<sup>e</sup> siècle, le même Claus Colmar est appelé tantôt ''vogt'', tantôt ''schütz'', ce qui indique que sa principale activité est celle de garde-chasse (et forestier, comme plus d’un de ses collègues des XVI<sup>e</sup> & XVII<sup>e</sup> siècle).</p> |
== <span style="font-size:x-large;">Bibliographie</span> == | == <span style="font-size:x-large;">Bibliographie</span> == | ||
− | <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">MAURER (Hans-Martin), « Rechtsverhältnisse der hochmittelalterlichen Adelsburg, vornehmlich in Südwestdeutschland », in : PATZE (Hans) éd., ''Burgen im deutschen Sprachraum'' (Vorträge & Forschungen, 19), 1976, II, p. 77‑190, ici 184‑85.</p> | + | <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">MAURER (Hans-Martin), « Rechtsverhältnisse der hochmittelalterlichen Adelsburg, vornehmlich in Südwestdeutschland », in : PATZE (Hans) éd., ''Burgen im deutschen Sprachraum'' (Vorträge & Forschungen, 19), 1976, II, p. 77‑190, ici 184‑85.</p> |
== <span style="font-size:x-large;">Notices connexes</span> == | == <span style="font-size:x-large;">Notices connexes</span> == | ||
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Version du 7 octobre 2019 à 14:47
Commandant de la garnison d’un château ; en fr. médiéval, l’équivalent est châtelain, mais comme ce mot désigne aussi le seigneur possesseur d’un château, on ne devrait l’utiliser que lorsque toute ambiguïté est exclue.
On trouve dès le XIIe siècle des advocati dans des localités dotées d’un château, comme Altkirch ou Thann. On ignore s’il s’agit de simples Burgvögte ou de baillis à compétence territoriale, ayant leur siège dans un château. Mais il se peut qu’au XIIe siècle les compétences d’un advocatus ne soient pas encore bien délimitées. C’est rarement avant le XIVe siècle, voire le XVe siècle qu’on repère nettement des Burgvögte uniquement responsables de leur château, soit que celui-ci ne soit pas le centre d’une seigneurie, soit que celle-ci soit confiée à un autre, comme p. ex. à Thann ou Hohnack. Il se peut que dans certains cas le recours à un Burgvogt salarié soit la conséquence du fait que les Burgmannen ne font plus régulièrement leur service – bien qu’il y ait des châteaux, comme Bernstein et Ullenburg, où Burgvogt et Burgmannen sont simultanément attestés.
La fonction de Burgvogt est contraignante et ingrate, surtout dans un château de montagne inconfortable et isolé. Et on ne sait trop si elle est bien payée, car sa rétribution, dite Burghut, comprend toujours des avantages en nature non chiffrables ; elle inclut d’ailleurs celle de la garnison, que le Burgvogt doit nourrir et salarier. Cette fonction est assumée tantôt par des cadets de la petite noblesse, comme Philipp von Lichtenau à Hohkoenigsburg en 1633, tantôt, au moins depuis la fin du XIVe siècle, par des roturiers de toute sorte. On peut y voir un indice de la perte d’importance de nombreux châteaux depuis la fin du Moyen Âge, qui se remarque aussi au fait que les sources françaises de l’époque moderne rendent Burgvogt par « concierge », et qu’à Frankenburg, à la fin du XVIe siècle, le même Claus Colmar est appelé tantôt vogt, tantôt schütz, ce qui indique que sa principale activité est celle de garde-chasse (et forestier, comme plus d’un de ses collègues des XVIe & XVIIe siècle).
Bibliographie
MAURER (Hans-Martin), « Rechtsverhältnisse der hochmittelalterlichen Adelsburg, vornehmlich in Südwestdeutschland », in : PATZE (Hans) éd., Burgen im deutschen Sprachraum (Vorträge & Forschungen, 19), 1976, II, p. 77‑190, ici 184‑85.
Notices connexes
Bernhard Metz