Pamphlets pendant la période révolutionnaire : Différence entre versions
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− | <span style="font-family:">Un grand nombre de pamphlets sont diffusés pendant la période révolutionnaire. La collection de F.‑C. Heitz de la Bibliothèque Nationale de Strasbourg en compte 8 000. Ce sont parfois des tirés à part d’articles des gazettes de la Révolution (v. [[Gazettes]]) ou des adresses imprimées par les Sociétés révolutionnaires. Mais les écrits contre-révolutionnaires, feuilles ou petits livrets y occupent une place importante. Leurs auteurs savent bien que leurs écrits seront réprimés : « ''Gehe, kleines Büchlein !''</span>''<span lang="DE" style="font-family:">Der Klüb wird wider dich schelten. Der District wird dich verbieten. Aber die Wahlmänner werden dich lesen</span>''<span lang="DE" style="font-family:">» proclame l’un d’eux imprimé à Strasbourg en 1791. </span><span style="font-family:">Ils sont souvent diffusés par les colporteurs. Leurs auteurs ne sont pas toujours anonymes : hommes de loi, ecclésiastiques révolutionnaires (tels Euloge Schneider), administrateurs des Sociétés révolutionaires. Presque tous les écrits sont rédigés en allemand. Ils prennent souvent la forme d’un dialogue, comme cette discussion, « ''Gespräch zwischen einem Pfarrherrn, einem Schultheissen und einem Syndic der neuen Munizipalität eines Dorfes im Elsass »'', qui voit les trois interlocuteurs finir par regretter, après 20 pages, le « bon vieux temps » de l’Intendance. Visiblement, la forme s’adapte à la lecture à haute voix des veillées (v. [[Veillée]]) dans la ''Stub ''ou ''Kunkelstub''. Les thèmes tournent autour de la fiscalité (les Alsaciens paient-ils moins d’impôts ?), du particularisme alsacien et de la condamnation des départements. Ainsi l’avocat strasbourgeois Louis Rumpler dédie-t-il son pamphlet « …aux deux départements du Haut- et Bas-Rhin, aux sept districts, aux onze-cents municipalités, aux tribunaux de justice, de commerce, de conciliation, de famille et à tous les honorables juges de paix, sans oublier les greffiers, scribes et commis de toute espèce, employés dans le nouveau régime, etc., etc. ».</span> | + | <span style="font-family:">Un grand nombre de pamphlets sont diffusés pendant la période révolutionnaire. La collection de F.‑C. Heitz de la Bibliothèque Nationale de Strasbourg en compte 8 000. Ce sont parfois des tirés à part d’articles des gazettes de la Révolution (v. [[Gazettes|Gazettes]]) ou des adresses imprimées par les Sociétés révolutionnaires. Mais les écrits contre-révolutionnaires, feuilles ou petits livrets y occupent une place importante. Leurs auteurs savent bien que leurs écrits seront réprimés : « ''Gehe, kleines Büchlein !''</span>''<span lang="DE" style="font-family:">Der Klüb wird wider dich schelten. Der District wird dich verbieten. Aber die Wahlmänner werden dich lesen</span>''<span lang="DE" style="font-family:">» proclame l’un d’eux imprimé à Strasbourg en 1791. </span><span style="font-family:">Ils sont souvent diffusés par les colporteurs. Leurs auteurs ne sont pas toujours anonymes : hommes de loi, ecclésiastiques révolutionnaires (tels Euloge Schneider), administrateurs des Sociétés révolutionaires. Presque tous les écrits sont rédigés en allemand. Ils prennent souvent la forme d’un dialogue, comme cette discussion, « ''Gespräch zwischen einem Pfarrherrn, einem Schultheissen und einem Syndic der neuen Munizipalität eines Dorfes im Elsass »'', qui voit les trois interlocuteurs finir par regretter, après 20 pages, le « bon vieux temps » de l’Intendance. Visiblement, la forme s’adapte à la lecture à haute voix des veillées (v. [[Veillée|Veillée]]) dans la ''Stub ''ou ''Kunkelstub''. Les thèmes tournent autour de la fiscalité (les Alsaciens paient-ils moins d’impôts ?), du particularisme alsacien et de la condamnation des départements. Ainsi l’avocat strasbourgeois Louis Rumpler dédie-t-il son pamphlet « …aux deux départements du Haut- et Bas-Rhin, aux sept districts, aux onze-cents municipalités, aux tribunaux de justice, de commerce, de conciliation, de famille et à tous les honorables juges de paix, sans oublier les greffiers, scribes et commis de toute espèce, employés dans le nouveau régime, etc., etc. ».</span> |
<span style="font-family:">Une majorité de pamphlets s’en prend à la Constitution civile du clergé et aux persécutions antireligieuses.</span> | <span style="font-family:">Une majorité de pamphlets s’en prend à la Constitution civile du clergé et aux persécutions antireligieuses.</span> | ||
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Version du 16 octobre 2024 à 14:20
Un grand nombre de pamphlets sont diffusés pendant la période révolutionnaire. La collection de F.‑C. Heitz de la Bibliothèque Nationale de Strasbourg en compte 8 000. Ce sont parfois des tirés à part d’articles des gazettes de la Révolution (v. Gazettes) ou des adresses imprimées par les Sociétés révolutionnaires. Mais les écrits contre-révolutionnaires, feuilles ou petits livrets y occupent une place importante. Leurs auteurs savent bien que leurs écrits seront réprimés : « Gehe, kleines Büchlein !Der Klüb wird wider dich schelten. Der District wird dich verbieten. Aber die Wahlmänner werden dich lesen» proclame l’un d’eux imprimé à Strasbourg en 1791. Ils sont souvent diffusés par les colporteurs. Leurs auteurs ne sont pas toujours anonymes : hommes de loi, ecclésiastiques révolutionnaires (tels Euloge Schneider), administrateurs des Sociétés révolutionaires. Presque tous les écrits sont rédigés en allemand. Ils prennent souvent la forme d’un dialogue, comme cette discussion, « Gespräch zwischen einem Pfarrherrn, einem Schultheissen und einem Syndic der neuen Munizipalität eines Dorfes im Elsass », qui voit les trois interlocuteurs finir par regretter, après 20 pages, le « bon vieux temps » de l’Intendance. Visiblement, la forme s’adapte à la lecture à haute voix des veillées (v. Veillée) dans la Stub ou Kunkelstub. Les thèmes tournent autour de la fiscalité (les Alsaciens paient-ils moins d’impôts ?), du particularisme alsacien et de la condamnation des départements. Ainsi l’avocat strasbourgeois Louis Rumpler dédie-t-il son pamphlet « …aux deux départements du Haut- et Bas-Rhin, aux sept districts, aux onze-cents municipalités, aux tribunaux de justice, de commerce, de conciliation, de famille et à tous les honorables juges de paix, sans oublier les greffiers, scribes et commis de toute espèce, employés dans le nouveau régime, etc., etc. ».
Une majorité de pamphlets s’en prend à la Constitution civile du clergé et aux persécutions antireligieuses.
Bibliographie
MARX (Roland), Recherches sur la vie politique de l’Alsace prévolutionnaire et révolutionnaire, Strasbourg, 1966, p. 93-100.
Notices connexes
François Igersheim